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Face à la crise, les Français ajustent leurs dépenses… tout en continuant de se faire plaisir

Face à la crise, les Français ajustent leurs dépenses… tout en continuant de se faire plaisir

Forcés d’allouer une part croissante de leurs dépenses à certains postes (+29 % sur les carburants en 2022), les Français sont contraints de se restreindre sur d’autres (alimentaire -9 %), mais continuent de s’autoriser des petits plaisirs, notamment les sorties. La quête de plaisir(s) : LE levier de croissance par excellence en 2023 ?

Économiser sur les achats essentiels (-9 % sur l’alimentaire), pour continuer de se faire plaisir (+44 % pour les restaurants) : en 2022, face à la diminution de leur pouvoir d’achat, les Français ont adapté leurs budgets en privilégiant les achats plaisir (loisirs, voyages, bars et restaurants). C’est l’un des enseignements majeurs de la première édition du “Baromètre BPCE Digital & Payments” (BPCE : groupe coopératif présent dans la banque de proximité et l’assurance, avec ses deux réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne, ainsi que la Banque Palatine et Oney) ; une enquête qui, sur la base des paiements effectués par plus de 20 millions de cartes bancaires, analyse l’évolution des achats des Français en 2022 par rapport à 2021. Une énième étude consacrée aux comportements des consommateurs direz-vous ? Pas faux. Mais lorsque l’on sait que les arbitrages opérés par nos concitoyens en 2022 risquent fort de se confirmer (et de se renforcer !) sur 2023, c’est aussi, voire surtout, beaucoup plus que cela : c’est une nouvelle occasion d’en savoir plus sur les acheteurs – réels ou potentiels – de meubles, de sièges, de literie, de cuisines équipées, d’électroménager encastrable, etc.

Forcés d’allouer une part croissante de leurs dépenses à certains postes (+29 % sur les carburants en 2022), les Français sont contraints de se restreindre sur d’autres (alimentaire -9 %), mais continuent de s’autoriser des petits plaisirs, notamment les sorties. En effet, la part des dépenses alimentaires affiche la plus forte baisse parmi les secteurs examinés par le baromètre. Les Français dépensent moins quand ils vont faire leurs courses (leur panier d’achat moyen ressort en baisse de 4 %) et espacent aussi leur passage au supermarché (la fréquence des transactions a baissé de 5 %). Enfin, la baisse de 3 % des dépenses de télécommunication suggère que les Français ont également commencé à rationaliser leurs dépenses de services utilitaires. Si l’on note un fort rebond de la convivialité et des voyages, ainsi que des achats en boutique et des activités de plein air, par effet de vases communicants, les secteurs liés à la sphère domestique ont sensiblement ralenti entre 2021 et 2022 (-2 % pour l’électroménager, -8 % pour les jardineries). Si l’ensemble des dépenses moyennes des Français reste stable en 2022, leurs dépenses dans les bars et restaurants progressent fortement. « Sans flamber, résument les auteurs du baromètre, les Français sortent plus souvent ». Pour les bars, on observe un bond de 35 % du nombre de transactions entre 2019 et 2022. Le montant des dépenses dans d’autres catégories associées aux petits plaisirs du quotidien résiste bien : +18 % pour la beauté et cosmétiques, +16 % pour les salons de coiffure. 

Les grands gagnants de cette envie de détente sont le tourisme et les sorties conviviales, qui connaissent des niveaux de croissance inédits, même comparés à l’avant-Covid. Les agences de voyages réalisent +18 %, les hôtels +14 %, les compagnies aériennes +11 % et les trains grandes lignes +9 % en 2022 vs 2019.

Les effets spectaculaires de la crise sanitaire se sont estompés en 2022 : le commerce en ligne n’affiche plus “que” 10 % de croissance sur l’année passée.

La généralisation de l’e-commerce avait bénéficié d’un effet “booster” en 2020 et 2021, avec un bond de 36 % en deux ans. Pourtant, les effets spectaculaires de la crise sanitaire se sont estompés en 2022 : le commerce en ligne n’affiche plus “que” 10 % de croissance sur l’année passée. « Mais ce ralentissement est relatif, souligne aussitôt le baromètre. En effet, rares sont les catégories où le commerce physique a regagné du terrain et, surtout, les usages des moins de 35 ans montrent que la digitalisation se poursuit ». Et d’ajouter : « Il semble même que le digital ait renforcé sa position de terrain naturel auprès des jeunes générations, que ce soit pour acheter malin ou pour se changer les idées. Ils sont les principaux moteurs de l’achat de mode seconde main, de voyages en bus longue distance et d’autopartage. » Également extrêmement présents chez les jeunes consommateurs, les achats de produits digitaux continuent de progresser. Les moins de 35 ans font exploser certains secteurs, comme la vidéo à la demande et le streaming musical, dont ils représentent environ 45 % des dépenses (et 63 % s’agissant des jeux vidéo).

La consommation dite “responsable” (seconde main, bio, commerce équitable, etc.) ralentit, à l’exception des dons. La générosité des Français s’est effectivement exprimée par une hausse de 21 % entre 2021 et 2022, qui s’explique par un afflux exceptionnel de dons au mois de mars 2022, en réponse aux appels d’ONG à la solidarité avec l’Ukraine. Sur d’autres secteurs de la consommation responsable, les signaux s’avèrent plus ambigus. Le plus net étant le recul des enseignes alimentaires bio (-10 % en 2022), qui efface ainsi presque totalement la croissance observée depuis 2019. Coup de froid aussi pour l’économie de la seconde main, qui affiche deux fois moins de croissance que l’année dernière. Néanmoins, la progression de cette catégorie reste impressionnante depuis 2019 (+183 %) et la sous-catégorie de la seconde main vestimentaire reste dynamique (+15 %).

(Source : relations presse groupe BPCE)

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