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Inflation, confiance des ménages, restriction des dépenses : l’amorce d’un rebond ?

Inflation, confiance des ménages, restriction des dépenses : l’amorce d’un rebond ?

Les prévisionnistes anticipent pour 2024 une croissance du pouvoir d’achat légèrement supérieure à celle enregistrée en 2023. Si cette prévision se confirme et que la marche du monde ne remet pas en cause les signes ténus de retournement déjà perceptibles, alors la dynamique de la consommation pourrait s’approcher de son régime de croisière. C’est en tout cas ce qu’affirme L’ObSoCo.

La dernière vague du “Baromètre Intentions et Pouvoir d’achat” de L’ObSoCo (“L’Observatoire Société et Consommation”) apporte une note – prudente – d’optimisme. On se fait plaisir ?

« Fin novembre, rappelle la société d’études et de conseil en stratégie, Bruno Lemaire annonçait que l’inflation était vaincue. L’histoire semble être en train de lui donner raison ». L’indice des prix à la consommation, au mois de mars, en France, s’établit en effet à 2,3 %, « et le consensus des économistes porte sur un retour durable autour de la barre symbolique des 2 % au second semestre, poursuit-il. De quoi espérer une baisse prochaine des taux de la BCE (Banque centrale européenne, ndlr). Cela, bien sûr, “toutes choses égales par ailleurs” sans de nouvelles mauvaises surprises, notamment sur le plan géopolitique (difficultés de navigation sur la mer Rouge…) ». « Mais ne boudons pas notre plaisir de voir s’esquisser une dynamique positive, lance L’ObSoCo. Car c’est ce que semblent indiquer, certes encore timidement, les indicateurs macroéconomiques, ainsi que certains résultats de la dernière vague de notre baromètre ».

Le baromètre en question fait état, notamment, de trois indicateurs subjectifs :

1 • Après les niveaux planchers observés en 2022 et début 2023, l’indice de confiance des ménages continue de se redresser, même s’il demeure 10 points en dessous de son niveau de long terme.

2 • Le pessimisme général des Français décroît, de même que la proportion de ceux se déclarant très ou peu satisfaits de leur existence.

3 • Les anticipations des Français relatives à l’évolution de leur situation financière personnelle confirment elles aussi leur dynamique ascendante des derniers mois.

La part de nos concitoyens exprimant un fort niveau de restriction sur leurs dépenses alimentaires, est en recul. (© Freepik.)

Dans ce contexte, la pression semble légèrement se desserrer sur le front des restrictions :

• L’ObSoCo relève un recul significatif de la part des Français déclarant limiter au maximum leurs dépenses. De même, la part de nos concitoyens exprimant un fort niveau de restriction sur leurs dépenses alimentaires, est en recul.

• « Pour la plupart des postes budgétaires passés en revue dans notre “Baromètre”, poursuit l’Observatoire, le niveau de restriction marque lui aussi un (très léger) recul ». Et d’ajouter : « Mention spéciale pour les restrictions relatives à l’aménagement du logement, où la baisse est plus sensible. »

• Il n’en demeure pas moins que près d’un tiers des Français déclare avoir réduit les montants mis de côté ou avoir dû prélever dans son épargne.

• Enfin, l’indicateur de ressenti de l’intensité de la contrainte budgétaire, lui non plus, ne s’améliore pas significativement, avec 37 % de Français déclarant avoir du mal à s’en sortir, ou ne s’en sortir vraiment pas (vs 31 % en septembre 2019).

« Ce faisant, constate encore l’Observatoire, notre indicateur d’appétence à la consommation continue de stagner, loin du niveau relevé avant la poussée inflationniste. Il est particulièrement faible parmi les classes moyennes inférieures et les séniors ; et les amorces d’embellies peinent à se retrouver dans les intentions d’achat déclarées par les Français interrogés ». Ainsi, à l’échelle de chacune des 24 catégories traitées dans le “Baromètre”, la proportion de personnes déclarant une intention de dépenses au cours des trois mois à venir est généralement stable par rapport à la même période de 2023, même si, pour une large majorité de catégories, la probabilité de réaliser effectivement ces achats est en progression (parfois sensible, comme pour l’informatique, l’immobilier ou le matériel de puériculture). Reste que les montants envisagés pour ces dépenses sont généralement orientés à la baisse…

« Finalement, conclut L’ObSoCo, et même si le recul de l’inflation (qui, on ne le rappellera jamais assez, ne veut pas dire “baisse des prix”) dissipe un peu le climat délétère qui règne sur les marchés de consommation, les Français, dans leur grande majorité, sortent de l’épisode inflationniste avec un pouvoir d’achat dégradé, qui continue de peser sur leur envie et leur capacité à consommer. Les prévisionnistes anticipent pour 2024 une croissance du pouvoir d’achat légèrement supérieure à celle enregistrée en 2023 (intégralement due aux revenus du patrimoine, donc concentrée en haut de l’échelle sociale). Si cette prévision se confirme et que la marche du monde ne remet pas en cause les signes ténus de retournement déjà perceptibles, alors la dynamique de la consommation pourrait s’approcher de son régime de croisière ». C’est ce que nous dira – ou non – la prochaine vague du “Baromètre Intentions et Pouvoir d’achat” de L’ObSoCo.

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