L’année 2024 débute avec une performance du mois de janvier dans la lignée de celles des mois précédents : l’activité en valeur recule de 6 %. Les arbitrages des Français n’ont pas forcément été défavorables au meuble durant cette période ; il semble surtout que les ménages se sont montrés raisonnables pendant les soldes.
Il n’y aura pas eu d’effet “soldes” sur le marché du meuble domestique en janvier dernier. C’est l’un des constats amers dressés par l’IPEA (Institut de prospective et d’études de l’ameublement) dans sa note de conjoncture consacrée au premier mois de cette année 2024.
« Sans surprise, remarque l’institut, l’année 2024 débute avec une performance du mois de janvier dans la lignée de celles des mois précédents. L’activité en valeur recule de 6 %, ce qui efface la croissance enregistrée en 2023 (+2,5 %, ndlr) ». Et de poursuivre : « Les arbitrages des Français n’ont pas forcément été défavorables au meuble durant cette période ; il semble surtout que les ménages se sont montrés raisonnables pendant les soldes (qui ont eu lieu du 10 janvier au 6 février, ndlr) et qu’ils ont préféré économiser leur argent, alors que la période demeure encore économiquement incertaine et que de nouvelles hausses des tarifs de l’électricité étaient prévues pour le 1er février 2024. » L’IPEA note en outre que, durant les trois premières semaines de l’événement, l’Alliance du Commerce, qui regroupe 760 enseignes, jugeait ces soldes d’hiver très décevants, avec un recul d’activité estimé à -6 %, au même niveau que celui du meuble sur le mois… Par ailleurs, de nombreux commerçants pointent également le fait que, dans une période où le trafic doit être relancé, certaines enseignes ont multiplié les promotions ces derniers mois, encore plus que d’ordinaire, ce qui brouille la lecture pour le consommateur et aura rendu la période des soldes moins visible et moins “incontournable”.
« Le bilan des soldes d’hiver apparaît décevant, poursuit l’IPEA sur le même sujet, et ce, quels que soient les secteurs de consommation, handicapés par un contexte économique peu favorable et des blocages des agriculteurs qui ont limité les déplacements dans certaines régions ». L’institut rappelant ici qu’une étude, menée par l’Ifop pour Spartoo avant le début des soldes, montrait en effet « une appétence en baisse des Français pour l’événement ». « Selon cette enquête, nous remémore l’institut, 57 % des Français envisageaient, avant l’événement, de ne pas y participer ou de réduire le budget qu’ils allaient y allouer ; ils étaient seulement 42 % en 2021 et 56 % en juin 2023… » C’est bien évidemment le contexte économique (cité par 27 % des Français) qui était invoqué comme première raison de délaisser les soldes, soit huit points de plus qu’en 2021 et la même proportion qu’en 2023, preuve que le ralentissement de l’inflation et les hausses de pouvoir d’achat annoncées par l’Insee pour les exercices 2023 et 2024 ne sont pas encore perçus par le consommateur !