« Encore une fois, avance l’IPEA, la hausse des prix du mobilier permet de soutenir la valeur du marché, alors que les soldes n’auront permis de relancer ni la fréquentation, ni les volumes vendus, même s’ils se sont montrés efficaces en fin de période pour le milieu/haut de gamme ».
C’est la note de conjoncture mensuelle de l’IPEA (mise en ligne après l’annonce des résultats de l’exercice 2022) qui le dit : « L’année 2023 commence de la même façon que l’année 2022 s’est terminée, avec une nouvelle croissance du marché, de 2,7 %, comme c’est le cas maintenant tous les mois depuis septembre 2022, avec des progressions qui oscillent entre 0,6 % et 4 %. » Pas d’effet “soldes” notable : le marché reste sur sa dynamique de la fin d’année 2022.
La progression enregistrée sur le mois de janvier permet tout juste de compenser le recul de l’année précédente (-1,3 %). Mais si, comme il convient de faire désormais pour “enjamber” la parenthèse Covid, l’on compare à 2019, dernière année de référence, le marché reste largement en avance en valeur, à +11,2 %, conséquence – il va falloir s’y habituer – de l’inflation…
Lucide, “l’Institut de prospective et d’études de l’ameublement” souligne par ailleurs que les arbitrages des ménages se poursuivent sur le début de cette année 2023, « d’autant plus que les tarifs réglementés de l’énergie ont encore fortement augmenté au cours des deux premiers mois, dans un premier temps pour le gaz en janvier, suivi de l’électricité en février ». Et d’ajouter : « Encore une fois, la hausse des prix du mobilier permet de soutenir la valeur du marché, alors que les soldes n’auront permis de relancer ni la fréquentation, ni les volumes vendus, même s’ils se sont montrés efficaces en fin de période pour le milieu/haut de gamme. »
Est-ce une surprise ? : l’institut dirigé par Christophe Gazel souligne en outre que la hausse des prix et les arbitrages de consommation vont encore être au cœur des préoccupations des ménages dans les mois à venir. Une enquête internationale menée par PricewaterhouseCoopers (PwC – conseil, audit, expertise juridique) auprès de 9 180 consommateurs (interrogés en ligne du 24 octobre au 16 novembre 2022 dans 25 pays), montre ainsi que les ménages français sont prêts à réduire fortement leur consommation dans certaines catégories de produits. 43 % de nos concitoyens déclarent ainsi qu’ils vont diminuer leurs dépenses de consommation en bricolage et aménagement de la maison dans les prochains mois. « C’est presque trois fois plus que l’année précédente, relève l’IPEA, où ils n’étaient que 16 % lorsque la même enquête avait été menée ». Cette part est plus importante encore concernant la santé/beauté (45 %), les loisirs pour la maison, comme les livres, la musique, les jeux vidéo, etc. (46 %), la mode (47 %) et les produits électroniques (48 %). C’est visiblement en matière de nourriture et de boissons que les ménages réduiront le moins leurs dépenses : ils ne sont que 37 %… mais, là aussi, trois fois plus nombreux que l’année précédente (12 %). Par ailleurs, 46 % des Français déclarent que, pour lutter contre l’inflation, ils achèteront désormais certains produits uniquement lorsque ceux-ci seront en promotion. 36 % des personnes interrogées se disent prêtes à changer de magasin ou d’enseigne pour parer la hausse des prix, en se dirigeant vers celui ou celle qui offre le meilleur rapport qualité/prix ; et 34 % sont également prêtes à changer de marque, pour se diriger vers celle qui sera moins chère pour un produit qu’elles achètent régulièrement.