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L’activité du commerce spécialisé s’est sensiblement dégradée en mai

L’activité du commerce spécialisé s’est sensiblement dégradée en mai

Cette situation compliquée est à mettre en parallèle des discussions au Parlement sur l’opportunité, dans une telle conjoncture, de prolonger le plafonnement de l’indexation des loyers commerciaux à +3,5 % pour tous les magasins sur un an.

Selon Procos (Fédération pour la promotion du commerce spécialisé), l’activité du commerce spécialisé s’est sensiblement dégradée au mois de mai, avec une baisse de 3 % du chiffre d’affaires des magasins, tous secteurs confondus (80 enseignes interrogées sur leurs performances en France). Une situation qui continue de se détériorer au fil des mois depuis le début de l’année. Pour la majorité des activités, c’est la résultante d’une contraction du budget disponible des ménages, conséquence de l’augmentation des prix alimentaires. Après un mois d’avril à +3,2 %, mai marque une nette dégradation. « En effet, rappelle la fédération, il convient, depuis plusieurs mois, de tenir compte du fait qu’une partie des acteurs ayant augmenté leurs prix, une évolution en valeur de -3 % du chiffre d’affaires signifie, de fait, une baisse des volumes vendus de l’ordre de 6 % à 7 % ».

Comme les mois précédents, certaines activités, telles que la beauté/santé, réalisent de meilleures performances que la moyenne, mais le tassement est notable (+3 % seulement en valeur, contre +12,5 % en avril), alors qu’à l’inverse, les ventes d’habillement sont à -9,1 % par rapport à mai 2023, -7 % pour la chaussure et -3 % pour l’équipement de la maison. Quant au secteur cadeaux/culture/jouets, il termine le mois en négatif par rapport à mai 2022, à -11,3 %. « Bien entendu, l’activité a été fortement perturbée par les décalages calendaires et la multiplication des ponts, souligne Procos, mais l’activité est incontestablement marquée par une consommation sous forte tension, en phase avec la baisse de consommation mesurée par l’Insee en mars et avril ».

La fréquentation des points de vente a très fortement baissé en mai, à -7,6 % par rapport à mai 2023 ; une baisse beaucoup plus marquée en Ile-de-France que dans les autres régions, à -11 % (Observatoire Procos/Stackr de la fréquentation des magasins).

Depuis le début d’année, les ventes en cumul, tous secteurs confondus, sont passées de +4,8 % à fin avril à +2 % à fin mai, soit une baisse des volumes vendus de l’ordre de 2 % en moyenne. Comme à l’accoutumée, la situation s’avère différente selon les marchés : à fin mai, l’activité du secteur beauté/santé reste sensiblement supérieure à la même période en 2022, grâce à un début d’année dynamique ; l’alimentaire spécialisé (+2,9 %), la chaussure (+3 %) et l’équipement de la maison (+2 %), affichent une légère augmentation de l’activité en valeur, grâce aux hausses de prix, mais l’on note des baisses de volume de l’ordre de 1,5 % à 2 % ; l’habillement est en négatif (-0,7 % à fin mai) ; et le secteur cadeaux/culture/jouets est en forte contraction (-5 % en valeur). « Pour ces deux derniers secteurs, précise la fédération, les baisses en volume de vente peuvent être estimées respectivement à -3,5 % et -7 % ».

« Les chiffres montrent combien la tension sur la consommation se traduit, mois après mois, par des difficultés accrues pour l’exploitation des points de vente, avertit Procos. Cette situation compliquée, qui se dégrade de mois en mois, est à mettre en parallèle des discussions au Parlement sur l’opportunité, dans une telle conjoncture, de prolonger le plafonnement de l’indexation des loyers commerciaux à +3,5 % pour tous les magasins sur un an. Plafonnement auquel Procos continue d’appeler (ceci malgré le rejet par le Sénat, le 7 juin dernier, de la proposition de loi déposée par les députés de la majorité présidentielle et maintenant provisoirement le dispositif de plafonnement, ndlr), car c’est la seule réponse efficace à une réduction de la multiplication des risques de fermetures de points de vente ».

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