Depuis 2006, l’emploi salarié dans le commerce de détail, l’artisanat et la restauration, a progressé de 586 440 ETP (équivalent temps plein), soit une progression de 25 %. Pendant la même période, l’ensemble de l’emploi salarié a progressé de 12 %.
À l’occasion de la 18e édition du Siec (Salon international des espaces commerciaux), qui s’est tenue à Paris les 19 et 20 septembre derniers, au parc des expositions “Paris Expo” de la porte de Versailles (conjointement au salon “Paris Retail Week”), la Fédération des acteurs du commerce et des territoires (Fact), a présenté les résultats d’une étude réalisée par le cabinet SAD Marketing et consacrée à l’emploi dans le commerce. En voici, en quelques chiffres, les principaux enseignements.
Le champ d’analyse de cette enquête couvrait les secteurs du commerce de détail hors automobile, de l’artisanat de détail, notamment les métiers de bouche et la coiffure, ainsi que le secteur de la restauration. En 2022, ces activités ont conjointement généré près de 3 millions d’emplois, soit 15 % de l’ensemble des emplois salariés du secteur privé en France (11 % pour le commerce et 4 % pour la restauration).
Le principal employeur, le secteur de la restauration (avec 772 000 emplois), est également celui qui a connu l’une des plus fortes progressions : +65 % d’emplois entre 2006 et 2022. En 2006, ce sont les grandes surfaces alimentaires qui étaient les principaux employeurs, avec 96 000 salariés de plus que la restauration ; mais depuis, leur progression s’avère beaucoup moins rapide, avec tout de même +12 % d’effectifs entre 2006 et 2022.
Alors que certains secteurs, pendant la même période, accusent de fortes chutes d’effectifs (-6 % pour l’équipement de la personne, -24 % pour les services et -51 % pour les grands magasins et magasins populaires), l’équipement de la maison (346 000 salariés), affiche quant à lui une hausse de 12 % de ses effectifs.
Un autre secteur mérite une attention particulière, c’est celui du petit commerce alimentaire, qui compte près de 400 000 salariés et affiche une progression significative de ses effectifs entre 2006 et 2022 : + 48 %.
Évidemment, cette période a été celle de l’avènement du e-commerce, passé de 4 Mds d’euros de chiffre d’affaires en vente de produits en 2006, à 62 Mds d’euros en 2022. Mais selon l’Insee, la vente de produits sur internet se répartit de manière presque égale entre les acteurs “pure players” (tels qu’Amazon, Cdiscount, etc.) et les enseignes omnicanales. “Pure players” qui ne comptent que 2 % des emplois du commerce, avec environ 52 000 emplois.
« Cependant, souligne l’étude, l’impact du commerce électronique sur l’emploi dans le secteur du commerce de détail est incontestable : les activités qui ont enregistré les plus fortes pertes d’emplois depuis 2006, sont celles où la part de marché du commerce électronique dépasse les 25 % ». Les produits bruns ont perdu 50 % de leurs effectifs salariés, l’électroménager 23 %, la chaussure 18 %, les jeux et jouets 11 %. Il est toutefois intéressant de noter que certaines activités ont réussi à faire face à la montée du commerce électronique, en enregistrant une croissance de leurs effectifs salariés (tels le sport ou le livre), malgré une part du e-commerce dépassant les 20 %.
