Seule la literie est parvenue à surnager et à faire progresser son chiffre d’affaires au cours du mois d’août dernier, alors que tous les autres segments ont enregistré des résultats en recul. Encore une fois, ce sont le jardin et la cuisine qui affichent les replis les plus marqués.
Les chiffres récemment publiés par l’IPEA (Institut de prospective et d’études de l’ameublement) ne sont pas bons. Après la belle performance du mois de juillet (une croissance – inédite pour l’exercice 2023 – de 10,1 % vs juillet 2022,), le marché du meuble domestique renoue avec sa tendance du premier semestre, en enregistrant un nouveau repli de ses ventes sur le mois d’août, de 3,5 % en valeur. Le huitième mois de l’année reste donc sur la pente descendante, après les reculs d’activité de 8,9 % en 2021 et de 1,3 % en 2022. Le marché enregistre également un recul de ses ventes, de 1 %, par rapport à la référence anté-Covid du mois d’août 2019.
« La suppression des catalogues papier de rentrée dans de nombreuses enseignes, ainsi que des collections remises à jour régulièrement, tout au long de l’année, modifient le comportement du consommateur et limitent le poids des mois d’août et septembre sur l’activité annuelle du marché », analyse l’institut. Et de poursuivre : « Au cours de ce mois d’août, on notera que seule la literie parvient à surnager et à faire progresser son chiffre d’affaires, alors que tous les autres segments présentent des résultats en recul. » Encore une fois, ce sont le jardin et la cuisine qui enregistrent les replis les plus marqués.
Côté circuits de distribution, seules les enseignes dites “de la grande distribution ameublement” et celles spécialisées en literie, parviennent à se démarquer et, dixit l’IPEA, « à faire progresser faiblement leur chiffre d’affaires sur le mois ».
L’institut souligne par ailleurs que l’impact de ce mois d’août 2023 sur le cumul des huit premiers mois de l’année reste limité avec, à la clé, un marché qui se stabilise à -0,5 % fin août dernier versus fin août 2022. Il ajoute enfin que « l’avance reste confortable par rapport à 2019, avec une croissance de 9 %, même si cette progression n’empêche pas une chute des volumes par rapport à cette dernière année référence ».
« Le déficit devrait continuer de se creuser dans les mois qui viennent, prévient l’IPEA. Le marché était en effet en croissance l’année dernière sur les quatre derniers mois de l’exercice et il est peu probable que 2023 puisse suivre le rythme sur la période ». Et « septembre ne sera pas un bon cru ! », a récemment posté (sur LinkedIn) Christophe Gazel, directeur général de l’IPEA… Il faut dire que, selon l’Insee, la hausse des prix à la consommation a rebondi au mois d’août (suite à la hausse des prix de l’énergie), avec une croissance de 4,9 % sur douze mois (versus +4,3 % à fin juillet). Si cette hausse des prix ralentit par rapport à l’année précédente (les prix à la consommation avaient augmenté de 5,9 % sur un an à fin août 2022), elle reste toutefois élevée sur un an et s’ajoute aux hausses des années précédentes. Le pouvoir d’achat des ménages reste donc toujours sous tension durant cette rentrée et demeure leur principale préoccupation. Avec, pour première répercussion, que les arbitrages devraient être encore conséquents sur cette fin d’année.
Les professionnels intéressés pourront en apprendre davantage sur cet exercice 2023, sur les chiffres probables de son atterrissage et sur ce que nous réserve 2024, lors du prochain colloque “Perspectives Meuble & Maison 2024” de l’IPEA – Institut de la Maison, qui se tiendra à Paris le 7 décembre prochain.