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Ecomaison se donne les moyens de poursuivre le développement de la filière ameublement

Ecomaison se donne les moyens de poursuivre le développement de la filière ameublement

Le contexte économique a conduit l’éco-organisme à revoir le barème 2024 des éco-participations, pour permettre à la fois de maintenir le niveau de service aux collectivités locales ; de poursuivre les actions d’innovation et d’encouragement de l’investissement industriel pour le recyclage et la valorisation ; d’accompagner les entreprises adhérentes dans la réponse réglementaire aux dispositions de la loi AGEC ; d’accélérer l’éco-modulation sur les produits et les services.

En 2012, avant la création de la filière ameublement par Ecomaison (précédemment “Eco-mobilier”), 55 % des meubles jetés étaient enfouis. Dix ans plus tard, c’est moins de 3 %. Par ailleurs, 98 % des Français ont aujourd’hui une solution de collecte à moins de 15 km de chez eux ; et 97 % des déchets d’ameublement pris en charge par Ecomaison sont réemployés, recyclés ou valorisés…

Pour consolider ces résultats et poursuivre son développement, Ecomaison annonce avoir déposé, le 30 juin dernier, une demande de renouvellement de son agrément (pour la période 2024-2029) auprès des ministères signataires de son agrément ; « une candidature, nous dit-on, fondée sur un enjeu de transformation et de cohérence du schéma opérationnel, à l’occasion du démarrage des filières bâtiment et bricolage ». L’éco-organisme a d’autre part décidé d’une évolution de son barème d’éco-participation ameublement, ceci à compter du 1er janvier 2024. Le conseil d’administration d’Ecomaison a approuvé (en mai dernier) cette évolution, qui a pour objectif, à la fois d’accompagner la mise en œuvre de nouveaux enjeux règlementaires découlant de la loi AGEC et de se doter des moyens nécessaires à la réalisation d’ambitions fortes, en matière de développement des débouchés pour les matières recyclées, comme en matière d’éco-conception. Le budget de la filière ameublement d’Ecomaison va passer de 277 M€ en 2022 à 350 M€ en 2024.

Dominique Mignon, présidente d’Ecomaison. (© Ecomaison)

« Après dix années d’existence et de performance, font savoir les relations presse de l’éco-organisme, la filière ameublement développée par Ecomaison est bien installée dans le paysage des filières à “Responsabilité Élargie du Producteur” (REP) ». Aujourd’hui le projet d’Ecomaison évolue, avec trois enjeux complémentaires : 1 – Renforcer la proximité des solutions pour l’usager consommateur et l’ancrage local des sites de recyclage ; 2 – Simplifier le geste de tri des produits et matériaux, pour augmenter la part du réemploi et optimiser la collecte pour les collectivités locales, les distributeurs et les associations ; 3 – Améliorer la qualité du recyclage, pour permettre aux industriels d’augmenter le taux de matières recyclées dans les produits. Et de poursuivre : « La stratégie d’Ecomaison repose sur une appropriation des grands enjeux de la loi AGEC et notamment sur le développement de la prévention (par la réparation et le réemploi), la circularité de l’économie et la création de nouvelles filières. » Le développement d’une économie circulaire correspond en effet à une nouvelle logique industrielle : la gestion des ressources va intégrer une part croissante de matières premières secondaires (via le recyclage) et diversifier le “mix énergie” des industriels, avec des combustibles issus du déchet. Les entreprises devront par ailleurs réduire leur impact environnemental par une décarbonation de leur production et par une recherche de synergies territoriales dans le cadre de boucles d’usage de matières recyclées intersectorielles. « Cette transformation est rendue d’autant plus nécessaire par un contexte économique mondial sous tension, souligne ici Dominique Mignon, présidente d’Ecomaison, avec un renchérissement généralisé des matières premières et de l’énergie ».

Ce n’est un mystère pour personne, cette évolution s’inscrit effectivement dans un environnement économique tendu pour les entreprises, qui cumule inflation des prix pour les consommateurs et recul du marché de l’ameublement, d’environ 7 % en 2022 sur les volumes d’unités vendues. Ce contexte, défavorable pour Ecomaison en 2022, a donc conduit (comme dit plus haut) à revoir le barème 2024 des éco-participations, pour permettre à la fois de maintenir le niveau de service aux collectivités locales ; de poursuivre les actions d’innovation et d’encouragement de l’investissement industriel pour le recyclage et la valorisation ; d’accompagner les entreprises adhérentes dans la réponse réglementaire aux dispositions de la loi AGEC (reprise, réemploi, information sur la qualité environnementale…) ; d’accélérer l’éco-modulation sur les produits et les services, au profit de la qualité environnementale. Mais cette évolution ne s’applique qu’aux produits du périmètre de l’ameublement (mobilier, literie et articles de décoration textile), l’une des quatre filières pour lesquelles Ecomaison est agréé.

Le 28 juin dernier d’ailleurs, à l’occasion de son assemblée générale, Ecomaison a présenté ses résultats 2022, liés notamment à l’élargissement de son activité à quatre nouvelles filières : articles de bricolage et de jardin ; jouets et jeux de plein air ; décoration textile ; produits et matériaux de la construction et du bâtiment (PMCB). Les professionnels de ces secteurs ont rejoint Ecomaison, avec une augmentation conséquente du nombre d’adhérents, qui passe de 6 542 contrats d’adhésion en 2021 à 10 170 en 2022.

L’un des principaux objectifs d’Ecomaison : maintenir la performance de la filière dans un contexte économique inédit. (© Freepik)

Aujourd’hui, 90 % des volumes de mobilier et de literie mis au rebut sont pris en charge par Ecomaison (soit 1,5 million de tonnes de mobiliers et de literies usagés collecté en 2022). Afin de faciliter le geste de tri pour les habitants et les artisans et pour collecter encore plus d’objets et de matériaux usagés, Ecomaison développe de nouvelles solutions de proximité : le nombre de points de collecte est ainsi passé de 5 600 en 2021 à 6 720 en 2022. Chaque Français a désormais un point de collecte à moins de 15 km de son domicile.

Enfin faut-il savoir que, concernant la filière du bois, les 760 000 tonnes de bois issus de meubles usagés en 2022, permettent à Ecomaison d’être le premier fournisseur de bois recyclé en France. Face à la tension sur les ressources, Ecomaison répond en priorité aux besoins des industriels français, en les approvisionnant en bois de recyclage comme matière première secondaire.

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