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Blum mise sur une reprise des marchés à moyen terme

Blum mise sur une reprise des marchés à moyen terme

Pour le fabricant de ferrures (comme pour beaucoup d’autres acteurs de la filière), après deux années au cours desquelles le marché avait le vent en poupe, la tendance s’est aujourd’hui inversée. Mais le spécialiste continue plus que jamais de miser sur les innovations, les investissements et les savoir-faire de ses collaborateurs.

Tout sauf une surprise. Début septembre 2022 déjà, alors qu’il dévoilait les résultats de son groupe (Blum avait clôturé son exercice décalé 2021/2022 avec un chiffre d’affaires en hausse de 11,2 %, pour un total de 2,6 Mds€), Philipp Blum, gérant de l’entreprise familiale du Vorarlberg, avait bien souligné que la performance du moment était due, « d’une part à la hausse de la demande, d’autre part aux ajustements des prix nécessaires en raison des surcoûts massifs ». C’est peu dire qu’il s’attendait à une baisse de ce même chiffre d’affaires sur l’exercice suivant…

Sans surprise donc, le 13 juillet dernier, l’entreprise familiale autrichienne Julius Blum GmbH, spécialise internationale de la fabrication et de la commercialisation de ferrures (systèmes de portes relevables, de charnières et de coulissants pour les meubles, principalement de cuisine), a annoncé avoir clôturé son exercice comptable 2022/2023 (au 30 juin 2023) avec un chiffre d’affaires de 2 324,59 millions d’euros, soit 317 millions d’euros de moins que l’année précédente, qui correspondent à une baisse de -12 %. Et le communiqué de presse officiel de préciser en toute logique : « Après une croissance plus que démesurée, c’est une évolution compréhensible, à laquelle les gérants, Martin et Philipp Blum s’attendaient », alors que « l’industrie de l’ameublement connaît une forte baisse de la demande depuis le deuxième semestre de 2022 ».

« Nous observons un renversement de tendance depuis l’automne 2022, après des investissements conséquents au sein de la maison, a commenté Philipp Blum dans la foulée de la publication de ces résultats. L’inflation et la fiscalité, élevées, ainsi que le sujet de l’approvisionnement en énergie, ont fortement déstabilisé les consommateurs finaux. Et cela se traduit par un comportement d’achat réticent ». Il est vrai qu’outre ce contexte difficile, les coûts des matières premières, de l’énergie et du personnel, sont restés élevés. La politique stricte de la Chine concernant la pandémie (qui a duré près d’un an) et l’arrêt des livraisons vers la Russie, ont également freiné les affaires. Enfin signalons ici que les effets de l’inflation et de l’incertitude au cours de l’exercice comptable écoulé, se sont surtout fait sentir sur les marchés européens… « Le recul de notre chiffre d’affaires est une évolution compréhensible après deux années d’une croissance disproportionnée, a poursuivi Philipp Blum. Il fallait s’attendre à un ralentissement, mais nous avons été surpris par sa rapidité. Même si nous devons nous adapter à cette situation exigeante, nous maintenons notre stratégie de base ». Et Martin Blum de conclure : « Notre philosophie d’entreprise à long terme et nos valeurs restent notre boussole ; nous continuons de miser sur la proximité avec le client, les innovations et le développement de nos 9 330 collaborateurs dans le monde. »

De gauche à droite : Philipp et Martin Blum, gérants de l’entreprise familiale Blum.

Pour le fabricant de ferrures (comme pour beaucoup d’autres acteurs de la filière), après deux années au cours desquelles le marché avait le vent en poupe, la tendance s’est donc aujourd’hui inversée. Mais le spécialiste continue plus que jamais de miser sur les innovations, les investissements et les savoir-faire de ses collaborateurs. « La baisse des commandes est un défi et nous devons nous attendre à une nouvelle année difficile, a ainsi déclaré Philipp Blum. Mais nous entendons relever ce défi et croyons à la reprise des marchés à moyen terme ».

De fait, Blum continue d’investir massivement, sur ses terres du Vorarlberg et dans le monde entier. Le volume total de ces investissements, pour l’exercice comptable 2022/2023 qui vient de s’écouler, s’est ainsi élevé à 390 millions d’euros, dont 255 millions d’euros pour le Vorarlberg. Au cours des prochaines années, plus de 52 000 m² de surface de production et de stockage (avec plus de 16 000 emplacements de palettes) seront construits sur le site principal du Vorarlberg. Blum achève l’usine 6, située sur la commune de Gaißau, au cours de cet été ; tandis que les agrandissements de l’usine 2 (à Höchst) et de l’usine 4 (à Bregenz), avancent également à grands pas. Par ailleurs, après trois ans de travaux, le site de production chinois de Shanghai a été officiellement inauguré en mars. Enfin dans l’optique de monter une usine supplémentaire, l’entreprise familiale évalue actuellement des sites possibles dans l’est de l’Autriche. Objectif : se doter de capacités supplémentaires pour la production de systèmes “Box”. La mise en service est prévue au plus tôt dans quatre à cinq ans.

Côté innovations, dans le classement de l’Office autrichien des brevets, Blum occupait en 2022 la deuxième place, avec 79 nouvelles demandes. Une capacité du spécialiste à “faire bouger les lignes” (en matière d’ameublement et d’agencement de tous les espaces de vie), d’ailleurs largement plébiscitée par les visiteurs du dernier salon Interzum de Cologne !

Pour être tout à fait complet, ajoutons ici qu’au 1er juillet dernier, Blum a agrandi son comité directeur : Wolfgang Heinzle, Alexander Roloff et Klaus Wendel, ont rejoint l’équipe aux côtés de Martin Blum, Philipp Blum et Gerhard Humpeler. Ce sont tous des collaborateurs de longue date et des cadres éprouvés. Les deux gérants de Blum ont notamment justifié leur décision par la taille et la complexité croissantes de l’entreprise bien sûr, mais aussi par son potentiel de croissance, une fois « la confiance des consommateurs – et donc des marchés – à nouveau stabilisée ».

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