Pour certains secteurs, dont l’équipement de la maison, décembre a été mauvais. L’effet “inquiétude” sur le pouvoir d’achat et les prix élevés dans l’alimentaire, toujours très présents, contraignent les capacités d’achats non alimentaires des consommateurs, malgré la volonté de faire plaisir et de se faire plaisir.
En décembre dernier, les enseignes du commerce spécialisé (80 enseignes interrogées sur leurs performances en France) ont réalisé un chiffre d’affaires en très légère hausse (à +1,3 % en magasin par rapport à décembre 2022). « Une faible hausse, souligne Procos (Fédération pour la promotion du commerce spécialisé) dans sa dernière note de conjoncture, qui ne permet pas de contrecarrer les mauvais chiffres de l’automne ». Et d’ajouter : « Par ailleurs, cette moyenne cache une très forte hétérogénéité sectorielle. »
Plusieurs secteurs ont ainsi connu des ventes en croissance, en particulier la beauté/santé, qui réalise un nouveau mois positif, à +7,2 %. L’alimentaire spécialisé (pour lequel le dernier mois de l’année pèse très lourdement dans les résultats de l’exercice), affiche un mois de décembre à +5 %. « Ce qui est correcte en valeur, souligne Procos, mais reste décevant, car ce résultat résulte en grande partie de la hausse des prix par rapport à 2022. Les volumes vendus stagnent ». Le secteur cadeaux/culture/jouets, pour lequel décembre est également vital, obtient des résultats moyens (+1,7 % par rapport à décembre 2022). Une performance qui ne permet pas de rattraper le retard de 2023.
Pour d’autres secteurs, décembre a été mauvais. C’est le cas pour l’habillement et la chaussure, qui connaissent des ventes magasins en baisse de respectivement 3,2 % et 5,5 % par rapport à décembre 2022. « Un chiffre qui reste très tendu au moment où les soldes débutent, analyse la fédération, avec une obligation de réussite pour de nombreux acteurs, afin de pouvoir réduire les stocks et reconstituer leur trésorerie ». Par ailleurs, la période médiocre se poursuit pour l’équipement de la maison (activité en baisse pour décembre : -3,8 % en magasin) et dans le sport (-6,4 %).
Côté fréquentation, le trafic en magasin, en décembre dernier, s’est avéré similaire à celui de décembre 2022 (source : Observatoire Procos/Stackr de la fréquentation des magasins), à +0,3 % en moyenne. Les grands centres commerciaux (+1,2 %) et les grands centres-villes (+2,1 %) ont toutefois connu des fréquentations en plus fortes hausses que les centres-villes de taille moyenne (0 % vs décembre 2022) et que les plus petits centres commerciaux (-2,3 %).
« Même si les consommateurs ont consommé activement sur la seconde partie de décembre, analysent les experts de Procos, ce sursaut n’a pas été suffisant pour rattraper le retard des achats de Noël. L’effet “inquiétude” sur le pouvoir d’achat et les prix élevés dans l’alimentaire, toujours très présents, contraignent les capacités d’achats non alimentaires des consommateurs, malgré la volonté de faire plaisir et de se faire plaisir. La restauration a connu un mois de décembre moyen, à +3 %, soit une évolution inférieure à la hausse des prix ; ce qui révèle un léger tassement du volume d’activité ».
Côté Internet enfin, les évolutions en décembre sont significativement plus dégradées qu’en magasin, avec une hausse très faible, de 0,5 % (contre +1,3 % en magasin). Plusieurs secteurs sont en baisse importante par rapport à 2022 : chaussure (-5 %), habillement (-6,6 %), équipement de la maison (-7,1 %). Mais Procos de noter des hausses de 10 % pour la beauté-santé et de 2,6 % pour les cadeaux/culture/jouets.
