Face à la hausse des prix et à l’urgence climatique, les cyberacheteurs ont continué de modifier leurs comportements, en arbitrant entre consommation, déconsommation et épargne ; entre achats de produits et de voyages/loisirs ; entre achats de produits neufs et de seconde main. Dans ce contexte, ce sont les domaines de l’indispensable (alimentaire) et du loisir, qui se maintiennent le mieux.
Début février, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) a dévoilé le bilan 2023 du e-commerce en France. Il s’avère ainsi que le secteur du e-commerce (produits et services confondus) totalise 159,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, soit une hausse de 10,5 % par rapport à l’année précédente (144,7 milliards d’euros). Le nombre de transactions continue d’augmenter : +4,9 % ; tout comme le panier moyen : +5,4 %. Toutefois, les ventes de produits et les ventes de services connaissent des évolutions différentes.
Ainsi, pour les ventes de produits, le recul du chiffre d’affaires amorcé en 2022 (-7 % vs 2021) s’est poursuivi en 2023, mais de manière moins importante : -1,8 %. Le nombre de transactions est lui aussi en baisse en 2023 : -3 % ; malgré une légère hausse du panier moyen, de 1 %, désormais à 59 euros. Le chiffre d’affaires des ventes de produits représente 61,2 milliards d’euros.
À l’inverse, les ventes de services poursuivent leur forte croissance, à +20 %. Une progression qui, indique la Fevad, repose à la fois sur la hausse du nombre de transactions (+12 %) et sur l’augmentation du panier moyen (+7 %), désormais à 75 euros.
« Si elle a ralenti depuis le mois d’avril 2023, l’inflation est restée forte, observe la fédération. Face à la hausse des prix et à l’urgence climatique, les cyberacheteurs ont donc continué de modifier leurs comportements, en arbitrant entre consommation, déconsommation et épargne ; entre achats de produits et de voyages/loisirs ; entre achats de produits neufs et de seconde main. Ainsi, ce sont les domaines de l’indispensable (alimentaire) et du loisir, qui se maintiennent le mieux, tandis que les secteurs où il existe une offre de seconde main importante, ou ceux qui s’inscrivent dans des cycles de renouvellement plus variables, sont confrontés à des baisses de volumes ».
Par ailleurs chaque trimestre, la Fevad publie les données collectées auprès d’une centaine de sites leaders à travers son panel “iCE 100”. Il s’avère que les ventes de produits du panel en question ont progressé de 0,6 % en 2023, attestant d’une stabilisation après l’année 2022 (-9 %), qui reflétait le dégonflement d’une partie de l’effet Covid. La baisse des commandes sur les produits non-alimentaires atteint 9 % en 2023. Le chiffre d’affaires est porté par la hausse du panier moyen : +3 %. Avec une baisse des commandes de 2 %, les cyberacheteurs ont maintenu l’adaptation de leurs comportements d’achats. Ainsi, si les catégories “Beauté” et “Meuble/Décoration” résistent mieux (avec respectivement +5 % et -1 % par rapport à 2022), la “Mode/Textile” et les “Produits techniques/Electroménager” continuent de diminuer (-5 % et -9 %).
En 2023, le niveau élevé de l’inflation sur l’alimentaire (+12 %) a entraîné une forte hausse du chiffre d’affaires “Alimentaire/Produits de Grande Consommation”, avec +11 % (source : NielsenIQ). Les sites de “Voyage-Tourisme” ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 13 % en 2023 ; une hausse qui reflète des arbitrages de consommation favorables à ce secteur qui, par ailleurs, a maintenu un niveau d’inflation supérieur à la moyenne. Les ventes aux professionnels du panel “iCE 100”, qui avaient commencé à ralentir mi-2022, ont été freinées en 2023 : +4 %. Quant à l’activité sur les marketplaces (ventes réalisées pour le compte de tiers), elle résiste à la baisse des ventes de produits non-alimentaires, avec un volume d’affaires en léger recul, de 1 %.