Le chiffre d’affaires des magasins du commerce spécialisé en baisse de 1,5 % en octobre

Procos profite de son point mensuel de conjoncture pour rappeler que la période qui débute est évidemment cruciale pour les enseignes de nombreux secteurs du commerce spécialisé. Quelle sera l’attitude des consommateurs ? Quelles conséquences auront les baisses de pouvoir d’achat et les inquiétudes afférentes dans les arbitrages des Français ? Nos concitoyens se feront-ils plaisir pour les fêtes, en prévision d’une année 2023 annoncée comme difficile ?

Dans sa dernière livraison mensuelle, Procos (Fédération pour la promotion du commerce spécialisé) révèle qu’en octobre dernier, le chiffre d’affaires des magasins du commerce spécialisé a baissé de 1,5 %par rapport à celui réalisé en octobre 2021 (80 enseignes interrogées sur leur performance en France). Par ailleurs, compte tenu d’une augmentation sensible des prix pour une bonne part des acteurs concernés, ce chiffre acte une baisse de consommation supérieure en volume de produits vendus.

Comme à l’accoutumée, la situation des différents secteurs est variable ; certains restent en très net retrait, tels l’habillement et la chaussure, à -5,5 % par rapport à octobre 2021, -4,1 % pour le secteur culture/cadeaux/jouets et -2,6 % pour l’équipement de la maison. La météo, très chaude pour la saison, a manifestement beaucoup impacté les achats textiles et chaussure. À noter : le dynamisme de l’activité de la beauté/santé (+5,2 %) et de l’alimentaire spécialisé (+3,5 %) par rapport à octobre 2021.

Depuis le début de l’année, sur la période janvier à octobre, et malgré la hausse des prix, l’activité reste en retrait par rapport à 2019 pour la chaussure (-9 %), l’habillement (-6,6 %) et les cadeaux/jouets/culture (-8,2 %). Le secteur beauté/santé reste en léger retrait (-1,1 %).

La fréquentation des points de vente (Observatoire Procos/Stackr) a été très impactée par les problématiques de carburant et une météo défavorable, avec une baisse de 0,8 % par rapport à octobre 2021 en moyenne, mais surtout un recul de 3,9 % en périphérie. Par rapport à octobre 2019, cette baisse s’avère très forte (-20,9 % en octobre, contre -13,2 % en septembre). Les centres commerciaux et la périphérie sont plus impactés que les centres-villes, avec un écart de quatre à cinq points en octobre.

Les animateurs de la fédération profitent de ce point de conjoncture pour rappeler que la période qui débute est évidemment cruciale pour les enseignes de nombreux secteurs du commerce spécialisé. Quelle sera l’attitude des consommateurs ? Quelles conséquences auront les baisses de pouvoir d’achat et les inquiétudes afférentes dans les arbitrages des Français ? Nos concitoyens se feront-ils plaisir pour les fêtes, en prévision d’une année 2023 annoncée comme difficile ? « Côté compte d’exploitation, affirme en tous cas Procos, les enseignes qui ont dû renouveler leur contrat d’électricité se heurtent à un mur infranchissable et sans accompagnement de l’État à date ! À ceci s’ajoute la perspective d’une évolution forte de l’Indice des Loyers Commerciaux en décembre. Or, cette évolution ne sera pas supportable pour des magasins dont les marges sont pressurées. Les coûts explosent et la consommation est plus qu’incertaine. Évidemment, les augmentations de coûts ne peuvent être transférées sur le prix de vente au consommateur. Cet effet “ciseaux” – baisse des marges/fortes croissances des coûts –, est très préoccupant et de nature à fragiliser fortement beaucoup de magasins ». Et de conclure : « Sur un plan opérationnel, 2023 s’appréhende avec préoccupation, le dynamisme de l’activité de fin d’année sera fondamental pour les trésoreries et la rentabilité finale de 2022. »