Selon “l’Observatoire de la petite entreprise” FCGA/Banque Populaire, la conjoncture défavorable de l’exercice 2023 a fatalement affecté les performances des petites entreprises. Celles-ci sont tout de même parvenues à maintenir un taux d’activité de +1,5 %, en nette baisse cependant par rapport aux +6,6 % de 2022.
Le 23 avril dernier, la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) et la Banque Populaire, ont présenté leur “Observatoire de la petite entreprise”, une enquête exclusive consacré aux “tops” et “flops” des petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services en 2023, année pour le moins chaotique, marquée par l’inflation et un net ralentissement de l’activité ; « c’est la quadruple peine pour les dirigeants de TPE, précise même la FCGA, déjà affaiblis, ces dernières années, par le choc de la pandémie de Covid-19, la flambée des tarifs de l’énergie et l’envolée du coût des matières premières ! »
« En 2023, poursuivent les responsables de la fédération, dans un contexte international inflammable, l’économie française s’essouffle, avec un PIB qui atteint péniblement 0,9 % (contre +2,5 % en 2022). Tous les autres indicateurs mesurés par l’INSEE confirment cette régression générale : la consommation des ménages recule (+0,7 %, contre +2,1 % l’année précédente), l’investissement des entreprises se replie (+1,2 %, contre +2,3 %) et le nombre d’emplois salariés créés plafonne à 150 000 (+0,6 %) contre +349 000 un an plus tôt. Une conjoncture défavorable qui affecte fatalement les performances des petites entreprises. Celles-ci parviennent tout de même à maintenir un taux d’activité de +1,5 %, en nette baisse cependant par rapport aux +6,6 % de 2022 ».
Et l’Observatoire de livrer le palmarès suivant :
1 – Les cafés, hôtels et restaurants : +6,2 %
2 – La vente et la réparation automobile : +4,4 %
3 – Le commerce de détail alimentaire : +4,3 %
4 – Les entreprises de parcs & jardins : +2,8 %
5 – La beauté-esthétique : +2,3 %
6 – L’équipement de la personne : +0,9 %
7 – L’équipement de la maison : +0,6 %
8 – Les transports : +0,6 %
9 – Les services : -0,4 %
10 – La culture et les loisirs : -1,1 %
11 – L’artisanat du bâtiment : -1,3 %
12 – Les métiers de la santé : -5,1 %
Trois grands enseignements sont, toujours selon la FCGA, à retenir de ce palmarès.
Le premier : sur les douze secteurs étudiés, trois enregistrent un chiffre d’affaires en progression nette, à savoir la vente et la réparation automobile (+4,4 %, après +1,4 % en 2022), le commerce de détail alimentaire (+4,3 %, après -1,5 %) et l’équipement de la maison (+0,6 % après -1,6 %).
Deuxième enseignement : l’activité est en recul net dans les neuf autres secteurs d’activité, même si cinq d’entre eux présentent des taux positifs. Mis à part la normalisation toujours en marche dans l’hôtellerie-restauration (qui retrouve un taux d’activité plus ordinaire : +6,2 %, après +28,5 %), les quatre autres secteurs “positifs” sont en réalité… en baisse : transports (+0,6 %, après +7 %), équipement de la personne (+0,9 %, versus +6,9 %), beauté-esthétique (+2,3 %, versus +2,7 %), parcs & jardins (+2,8 %, versus +4,4 %).
Troisième enseignement : le commerce de détail alimentaire retrouve son dynamisme. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,3 % (après -1,5 % en 2022), le secteur renoue avec la croissance. Même si on ne peut exclure un “effet prix” lié à l’inflation, les consommateurs semblent bel et bien revenir vers leurs fournisseurs alimentaires de proximité. Un phénomène qui réapparaît à chaque crise.
« Il faut saluer, une fois de plus, l’extraordinaire capacité de résilience des petites entreprises, dans un contexte économique marqué par une inflation persistante (+4,9 % selon l’INSEE en 2023), a déclaré David Blanchard, président de la FCGA. La hausse des coûts des matières premières et de certaines charges, comme l’énergie, a affaibli les trésoreries des petites entreprises et cela s’est logiquement répercuté sur les prix de vente. Les dirigeants des TPE ont dû faire face à ces deux contraintes en même temps : d’un côté, la pression financière des fournisseurs et, de l’autre, les effets de la répercussion de ces envolées tarifaires sur les prix de vente. Cela a nécessité une gestion rigoureuse et beaucoup d’efforts de leur part pour maintenir la viabilité de leurs entreprises ».