Commerces et centre-ville : où en est-on aux yeux des Français ?
Le “Baromètre du Centre-Ville et des Commerces” est devenu un outil incontournable pour bon nombre d’acteurs du centre-ville, en ce sens qu’il permet, au fil des années, de témoigner de l’évolution de nos centres-villes et rend compte de l’impact des politiques publiques sur nos territoires (au premier rang desquelles le programme “Action Cœur de Ville”). Or les enseignements du 10e du nom ont été récemment révélés…
Pour la dixième année consécutive, l’association “Centre-Ville en Mouvement” (association d’élus et de parlementaires qui s’est donnée pour mission de fédérer l’ensemble des acteurs des centres-villes pour travailler au renouveau des cœurs de villes) a publié son “Baromètre du Centre-Ville et des Commerces”, qui recense les grandes tendances autour du commerce et des centres-villes.
Présenté à la presse en avant-première le 14 mai dernier par Julie Gaillot, co-directrice de pôle chez CSA (institut d’études), dans les locaux de la Banque des Territoires, en présence de Dominique Consille, directrice des programmes “Action Cœur de Ville” et “Petites Villes de Demain”, ainsi que Philippe Laurent, maire de Sceaux, président de “Centre-Ville en Mouvement”, ce nouveau baromètre, dixit ses auteurs, nous livre « des données prometteuses et encourageantes pour nos cœurs de ville français ».
Les chiffres de ce nouveau baromètre confirment notamment l’attachement toujours aussi fort des citoyens à leur centre-ville. En 2025, le centre-ville n’est plus seulement un lieu de consommation : il est attendu comme un espace de vie, de lien social, de culture, de « respiration urbaine ». « L’attrait pour les terrasses demeure fort, retient l’association “Centre-Ville en Mouvement” : près de 90 % des personnes sondées y accordent une attention particulière ». Et de poursuivre : « Les marchés et le commerce alimentaire demeurent une priorité, mais on observe une évolution notable : les services médicaux prennent désormais la deuxième place dans les attentes. Le cœur de ville est en pleine mutation et ces résultats positifs apportent un éclairage précieux en cette période d’incertitude. »
Encore quelques chiffres :
• 53 % des Français (+10 pts) déclarent se rendre au moins une fois par mois au marché (pour les villes de 50 000 à 100 000 habitants) ; et 58 % des 25/34 ans. Ils se rendent au marché pour la fraîcheur des produits, privilégier les circuits courts et l’ambiance générale.
• 80 % des Français trouvent que les campagnes d’information citoyennes et locales sur les mobiliers urbains sont utiles. Et plus de 70 % des 18/34 ans considèrent l’affichage et les écrans numériques comme un média informatif et citoyen.
• 64 % des Français sont attachés à leur centre-ville (+3 pts vs 2023) ; et 75 % des 18/24 ans.
• 69 % des Français se rendent régulièrement en centre-ville ; et 82 % des 18/24 ans. Les services attendus : les commerces alimentaires pour 13 % ; les centres de santé pour 10 % ; et les places de stationnement pour 10 %.
• 60 % des Français se disent préoccupés par le dynamisme de leur centre-ville ; et 68 % des moins de 35 ans.
• 66 % des Français souhaitent que la revitalisation soit prioritaire lors des élections municipales de 2026. Dans ce contexte, 28 % de nos concitoyens placent la dynamisation des commerces de centre-ville en priorité ; devant la sécurité (à 27 %).
• En toute logique, 85 % d’entre eux pensent que la modernisation du centre-ville doit être une priorité pour leur maire.
• Si ce dernier est le plus mentionné (à 71 %) dans le “top 3” des acteurs les plus cités pour moderniser les centres-villes, les deuxième et troisième marches du podium sont occupées par les commerces (à 40 %) et les citoyens eux-mêmes (34 %).
« Si l’attachement des Français au centre-ville reste très fort (notamment chez les jeunes générations), conclut le baromètre, les signaux d’alerte s’accumulent : fragilisation du commerce de prêt-à-porter ; hausse des loyers commerciaux ; tensions sur le logement ; concurrence d’internet… et d’une périphérie elle-même en quête de renouveau.
« Les terrasses, les événements, les services publics et les équipements partagés, façonnent aujourd’hui un nouvel usage du cœur de ville. Il est véritablement le réseau social du réel, que l’affichage urbain accompagne. En effet, il est très apprécié des Français, qui le considèrent comme un média utile, informatif et citoyen, comme le montrent les chiffres de ce baromètre. Pourtant, face aux zones commerciales en déclin ou à la montée du e-commerce, la redynamisation des centralités impose une réponse globale, ambitieuse et adaptée à chaque territoire.
« Pour les municipales, nous voyons que la redynamisation des centres-villes fait partie des priorités, au coude-à-coude avec la sécurité. Car si 85 % des Français estiment que leur maire joue un rôle décisif dans l’avenir du centre-ville, ils attendent aussi des actes concrets : soutien aux commerces de proximité, qualité des espaces publics, transition écologique, accès aux services essentiels ».
La méthodologie et l’intégralité de l’étude sont consultables ici.
