Vous lisez
Marché du meuble en janvier : un -1,6 % en trompe-l’œil ?

Marché du meuble en janvier : un -1,6 % en trompe-l’œil ?

Si le recul de l’activité a continué de ralentir en janvier dernier, il est encore trop tôt pour estimer que le marché du meuble domestique a atteint son point bas et que la chute des ventes arrive à son terme. En effet, les performances de la cuisine et plus spécifiquement des spécialistes cuisine, agissent en trompe-l’œil sur ce premier mois de l’année et masquent une réalité plus complexe pour le reste de la distribution.

L’IPEA (Institut de prospective et d’études de l’ameublement) a édité sa première note de conjoncture de l’année 2025… et dresse un premier constat : « Le marché recule plus faiblement (-1,6%) sur le premier mois de l’exercice 2025, mais sur la base d’un référentiel 2024 déjà très faible, à -6 %. »

« Les soldes n’auront pas permis de combler le manque à gagner de l’exercice précédent, analyse l’institut, d’autant plus que la dernière opération promotionnelle liée au “Black Friday” (sur l’ensemble du mois de novembre, plus la première semaine de décembre pour certaines enseignes) était encore fraîche ». Et d’ajouter : « Si le recul de l’activité continue de se ralentir sur le mois de janvier, il est encore trop tôt pour penser que le marché a atteint son point bas et que la chute des ventes arrive à son terme. En effet, les performances de la cuisine et plus spécifiquement des spécialistes cuisine, agissent en trompe-l’œil sur ce mois et masquent une réalité plus complexe pour le reste de la distribution. » Effectivement, si les spécialistes progressent fortement, le reste du marché demeure pour sa part sur une tendance proche de celle des derniers mois de l’exercice 2024. Au final, si ces premiers résultats de l’année des spécialistes s’avèrent certes encourageants, reste à savoir désormais s’ils marquent le début d’une nouvelle dynamique du marché de la cuisine… ou s’ils relèvent juste d’un aléa conjoncturel, dopés par des actions promotionnelles.

« Encore une fois, comme l’année dernière et comme presque tous les ans maintenant, le bilan des soldes d’hiver s’avère décevant », soulève par ailleurs l’IPEA dans un focus consacré à cette traditionnelle période de ventes au rabais. Les soldes « n’auront pas profité au textile, alors que la FFPAPF (Fédération française du prêt à porter féminin) indique que les ventes ont chuté de 13 % par rapport à l’année précédente. Même son de cloche chez la fédération Procos, qui regroupe 310 enseignes de différents secteurs (dont l’équipement de la maison), soit 60 000 points de vente, et qui estime pour sa part que les résultats sont comparables à ceux de l’exercice précédent, mais qui eux-mêmes étaient en recul de 3,5 % par rapport à 2023. Enfin, l’Alliance du Commerce, qui regroupe pour sa part une soixantaine de marques, tablait sur un recul des ventes en valeur de 1 % durant les trois premières semaines de soldes. On relèvera également quelques chiffres issus d’un terrain d’enquête CSA mené pendant les premiers jours des soldes (du 8 au 13 janvier 2025, auprès d’un échantillon représentatif de la population de 1001 personnes), qui montrent qu’un tiers des Français ne comptaient pas participer aux soldes d’hiver (tous marchés confondus), mais révèlent une appétence plus marquée des plus jeunes pour cette période de promotions, mais avec moins de budget. Au moment de l’enquête, 63 % des moins de 35 ans déclaraient avoir déjà effectué des achats pendant les soldes, contre seulement 39 % pour l’ensemble de l’échantillon ».

Toujours selon l’IPEA, « une explication majeure émerge encore une fois en ce qui concerne cette session de soldes morose : la multiplication des périodes de promotion en fin d’année. Le Black Friday et les ventes privées, dans de nombreuses enseignes, en décembre, cannibalisent les ventes du mois de janvier. On notera ainsi que le SDI (Syndicat des indépendants et des TPE) milite pour un décalage des soldes au mois de février, afin d’éviter un phénomène de saturation des promotions chez le consommateur. On relèvera également l’inquiétude de nombreux distributeurs, notamment dans le textile, quant au développement des plates-formes chinoises de vente en ligne, qui proposent des tarifs équivalents, voire plus intéressants, que ceux des soldes tout au long de l’année, rendant ces derniers obsolètes ».

© 2022 Meuble Info - Tous droits réservés