Selon l’Observatoire 2024 du Commerce en France, réalisé par Havas Commerce en partenariat avec Paris Retail Week et CSA Consulting, malgré l’essor continu du e-commerce, 84 % des Français continuent de préférer les achats en magasins physiques. Cette tendance s’explique par le besoin des consommateurs de toucher et d’essayer les produits avant de les acheter, facteur visiblement déterminant pour 62 % d’entre eux.
À l’occasion du salon “Paris Retail Week”, « rendez-vous majeur du commerce omnicanal », qui a pour vocation de rassembler tous les acteurs du secteur (grandes marques, enseignes, fournisseurs de solutions…) et qui s’est tenu à Paris du 17 au 19 septembre dernier au parc des expositions Paris Expo de la porte de Versailles, les organisateurs de la manifestation ont révélé les résultats de leur “Observatoire 2024 du Commerce en France”, réalisé en partenariat avec Havas Commerce et CSA Data Consulting (1 000 Français représentatifs de la population française interrogés en juin 2024 via un questionnaire en ligne). Synthèse.
La morosité économique reste prégnante en 2024, bien que l’on observe de légers signes d’amélioration par rapport à 2023. 85 % des Français perçoivent le climat économique et politique de manière négative, contre 88 % l’année précédente. Cette perception est principalement due à une baisse ressentie du pouvoir d’achat par 88 % des consommateurs, soit une légère amélioration en comparaison des 92 % de 2023. Les principales causes de cette dégradation sont l’inflation (92 %), la stagnation des salaires (45 %) et la hausse des prélèvements obligatoires (44 %). En conséquence, 76 % des ménages jonglent avec des budgets familiaux contraints, bien que ce chiffre soit en baisse par rapport à 2023 (81 %), indiquant une adaptation progressive à la crise économique.
Autre enseignement : malgré l’essor continu du e-commerce, 84 % des Français continuent de préférer les achats en magasins physiques ; un chiffre stable par rapport à l’année dernière. Cette tendance s’explique par le besoin des consommateurs de toucher et d’essayer les produits avant de les acheter, facteur visiblement déterminant pour 62 % d’entre eux. De plus, la possibilité de repartir immédiatement avec ses achats (49 %) et le sentiment de confiance qu’offrent les magasins physiques (47 %), renforcent cette préférence. En parallèle, 36 % des consommateurs choisissent le e-commerce principalement pour des raisons de prix, montrant que le coût reste un facteur clé dans la décision d’achat, malgré une légère baisse de la pression sur les prix par rapport à 2023.
Paradoxalement, tandis que les magasins physiques font montre d’une belle résilience face à la montée du e-commerce, la très débattue “intelligence artificielle” (IA) commence à s’installer dans les habitudes de consommation, avec 18 % des Français ayant déjà utilisé cette technologie pour des recherches de produits. Cela dit, l’adoption de l’IA reste prudente, surtout parmi les consommateurs plus âgés, tandis que les jeunes adultes montrent un intérêt croissant pour ces nouvelles solutions.
En outre, parallèlement à l’IA, l’essor des outils digitaux se confirme : 21 % des Français utilisent désormais l’essayage virtuel pour leurs achats vestimentaires, contre 17 % en 2023 ; et 20 % optent pour le “drive” afin de récupérer leurs achats (un chiffre stable par rapport à l’année dernière). Par ailleurs, la consultation des e-mails pour les promotions, a littéralement explosé, passant de 3 % en 2023 à 44 % en 2024, témoignant d’une adoption croissante des canaux digitaux pour les décisions d’achat. Malgré ces avancées, 93 % des Français préfèrent encore les interactions humaines dans le cadre du service client, « illustrant une dualité entre innovation et tradition », soulignent à juste titre les auteurs de l’étude.
La souveraineté alimentaire demeure une préoccupation centrale pour 87 % des Français, bien que légèrement en baisse par rapport à 2023 (89 %). Plus de 8 Français sur 10 souhaitent limiter la dépendance aux sources d’approvisionnement extérieures, soulignant une volonté collective de soutenir les producteurs locaux et de renforcer la sécurité alimentaire nationale. Par ailleurs, 28 % des consommateurs accordent désormais une importance croissante à l’origine des produits qu’ils achètent, en hausse par rapport à 2023 (26 %), ce qui reflète une tendance vers un commerce plus local et plus responsable. Cette demande croissante pour des produits “made in France” et respectueux de l’environnement, montre un intérêt marqué pour des pratiques commerciales plus éthiques et durables.
« Alors que l’inflation devient la norme, les Français semblent s’éloigner légèrement de la recherche constante de prix bas pour revenir progressivement à des comportements d’achat plus traditionnels », conclut l’Observatoire. « Toutefois, poursuit-il, leur vision des priorités économiques se clarifie, avec un accent mis sur la souveraineté alimentaire, la santé, l’éducation et le soutien aux PME. Alors que les défis économiques persistent, les consommateurs français continuent de s’adapter et de repenser leurs habitudes de consommation. L’introduction progressive de l’intelligence artificielle dans le secteur du commerce ouvre de nouvelles perspectives. Bien que son adoption soit encore en cours, notamment auprès des jeunes générations, l’IA se profile déjà comme un outil clé pour améliorer l’expérience client et offrir des solutions personnalisées. Les enseignes qui sauront tirer parti de cette technologie auront l’opportunité de répondre plus efficacement aux attentes des consommateurs, tout en renforçant leur compétitivité sur le marché. Dans ce contexte, l’IA n’est pas seulement une innovation technologique, mais une véritable alliée, pour façonner l’avenir du commerce en France, en offrant des expériences d’achat plus fluides, intelligentes et personnalisées ».