Dans cette période d’incertitude persistante, alors que, selon l’IPEA, les acteurs du marché semblent avoir enregistré des résultats hétérogènes pour le mois d’août et que le décalage calendaire des soldes n’aura pas forcément aidé à y voir plus clair, l’Institut de prospective et d’études de l’ameublement révèle que le marché du meuble domestique a enregistré en juillet son plus fort recul depuis le début de l’année, avec, à la clé, une contraction de son chiffre d’affaires de 9,2 %.
L’institut dirigé par Christophe Gazel avait bien fait de se montrer plus que prudent lorsque, dans son indicateur de conjoncture du mois de juin dernier, il avait sciemment parlé d’une petite « bouffée d’oxygène » pour qualifier la très légère progression enregistrée sur le sixième mois de l’année (à +0,8 % versus juin 2023)…
En effet, comme l’IPEA (Institut de prospective et d’études de l’ameublement) en avait émis l’hypothèse dans cette même note, le regain de performance du mois de juin était à mettre sur le compte du décalage calendaire, avec le glissement du premier week-end de soldes du mois de juillet vers le mois de juin, plutôt que sur un effet “soldes”. « Corolaire de ce glissement, révèle-t-il aujourd’hui dans son indicateur consacré au septième mois de l’année, le mois de juillet voit ses ventes reculer fortement, pour revenir à un niveau proche de celui qui était le sien en 2022, année où le premier week-end de soldes était également au mois de juin, ces derniers ayant débuté cette année-là le 22 juin ».
Et l’institut de poursuivre : « Le marché enregistre ainsi en juillet son plus fort recul depuis le début de l’année, via une contraction de son chiffre d’affaires de 9,2 %. Seules quelques enseignes parviennent à sortir du lot sur le mois, notamment quelques acteurs spécialisés en literie (qui peuvent s’appuyer sur la progression de leur parc de magasins) et les enseignes discount (dont les prix bas ont séduit les consommateurs en juillet). Hormis ces quelques exceptions, les reculs d’activité à deux chiffres sont légion sur le mois et aucun segment produit ne parvient à sortir du lot, pas même la literie. »
Le fort recul du mois de juillet se traduit par un repli important des ventes cumulées sur les sept premiers mois de l’année. À fin juillet dernier, le cumul s’établit ainsi à -6,1 % versus fin juillet 2023, « et se rapproche de sa performance à fin mai, souligne l’IPEA, même s’il reste un cran au-dessus ».
« Au vu du faible poids du mois d’août en valeur, conclut l’indicateur de conjoncture, il ne reste plus que le bimestre octobre-novembre, via le “Black Friday” notamment, pour permettre aux acteurs du marché de redresser un tant soit peu la barre. Ce dernier représentait en effet presque 18 % des ventes en 2023, faisant de ces deux mois les plus importants sur l’année, derrière janvier et juillet ».