La priorité d’Ecomaison pour 2023 sera d’améliorer le tri, le réemploi et la valorisation énergétique de ces produits. L’éco-organisme entamera également des démarches en R&D, pour développer des procédés techniques de recyclage efficaces et à faible impact environnemental.
Le 21 décembre dernier, l’éco-organisme Ecomaison (anciennement “Eco-mobilier”) a reçu des pouvoirs publics l’agrément pour le recyclage des éléments de décoration textile. Déjà présent depuis une dizaine d’années sur le secteur du recyclage de l’ameublement, Ecomaison s’engage à prendre en charge la nouvelle catégorie de produits dits de « décoration textile » avec deux priorités : le réemploi et « un gros effort de R&D, pour développer des procédés de recyclage du textile, encore très peu développés en France ». Une des dispositions de la loi AGEC de 2020 prévoyait effectivement l’extension de la filière à “Responsabilité Élargie du Producteur des éléments d’ameublement” (REP DEA) aux éléments de décoration textile (catégorie 12). Plus précisément, il s’agit des produits de « décoration des murs, sols et fenêtres, avec des produits finis amovibles à base de textiles naturels ou synthétiques, ainsi que leurs accessoires, quels que soient les matériaux qui les composent ».
Selon les responsables de l’éco-organisme, le marché compte environ 100 000 tonnes de produits mis sur le marché par an. Ecomaison a pour objectif d’en collecter 14 000 tonnes dès 2023 et 41 000 à horizon 2027. « Aujourd’hui, soulignent-ils, il n’existe quasiment pas de solution industrielle de recyclage du textile, hormis pour les moquettes en polypropylène utilisées dans les allées des salons événementiels ». La priorité d’Ecomaison pour 2023 sera donc d’améliorer le tri, le réemploi et la valorisation énergétique de ces produits. L’éco-organisme entamera également des démarches en R&D, pour développer des procédés techniques de recyclage efficaces et à faible impact environnemental. De nouveaux débouchés pour ces matières recyclées devront être trouvés, pour permettre aux industriels d’investir.
« Ce nouvel agrément va nous permettre d’innover et de pousser encore plus loin les solutions pour prolonger la vie des produits et des matières, a déclaré Dominique Mignon, présidente d’Ecomaison. Notre ambition est de fédérer le plus largement possible autour de ces démarches et d’apprendre ensemble à toujours mieux trier, réemployer, recycler… ». Pour une collecte efficace, tout en capitalisant sur le geste de tri du linge (déjà bien installé chez les consommateurs), dans la continuité de son approche par matériaux, Ecomaison propose d’ailleurs de développer des synergies avec la filière textile (TLC). Communication sur le geste de tri, mutualisation des bornes de collecte, appels à projets communs pour faire de la R&D… : par la logique de la matière textile et non par produit, Ecomaison entend « apporter des solutions efficaces de recyclage qui bénéficieront tant à l’ensemble des professionnels que du grand public ». Pour le cas des moquettes événementielles, l’objectif de l’éco-organisme est de développer la filière existante de recyclage des produits en polypropylène. Les travaux en R&D porteront également sur d’autres types de moquettes, souvent composites et donc très difficiles à recycler. À court terme, Ecomaison entend maximiser le réemploi en partenariat avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire, pour prolonger la durée de vie de ces produits. Les rideaux et les tapis sont, dans ce cadre, des produits à fort potentiel.