Yves Audo, président du CdCF, souligne « l’importance d’aller très vite, pour protéger les commerces les plus fragiles et éviter une catastrophe économique et sociale, qui se traduirait par la disparition en chaîne d’entreprises du commerce et de leurs fournisseurs ».
Par voie de communiqué de presse, les fédérations du commerce représentées au sein du Conseil du commerce de France (CdCF), tirent la sonnette d’alarme sur les augmentations intervenues dans les contrats récents de fourniture d’énergie conclus par les acteurs du commerce.
« En effet, dit l’association, on assiste à une multiplication, allant jusqu’à 4 fois, des factures et les prévisions à venir sur les prix sont très alarmistes, puisque des coefficients “fois 5”, voire “fois 15”, sont déjà proposés par les fournisseurs d’énergie ! Ce n’est pas tenable, le commerce ne s’en remettra pas, pour plusieurs raisons : »
– Même si le secteur n’a pas une activité “électro” intensive, le coût de l’énergie est une charge fixe, indépendante du chiffre d’affaires. Compte tenu des prix exorbitants envisagés, il est impossible que le client consommateur en subisse le poids au travers du prix final.
– Le coût de l’énergie représente un danger majeur pour les entreprises du commerce, a fortiori après trois années de mouvements sociaux et de Covid, qui ne leur ont pas permis de retrouver un niveau d’activité identique à 2019 et, ainsi, de dégager les marges d’investissements nécessaires.
– Les entreprises doivent commencer à rembourser leurs PGE, qui leur ont permis de tenir pendant la crise sanitaire. Sans marge de manœuvre financière, elles ne peuvent, ni rembourser leurs dettes, ni disposer des investissements nécessaires à leur rénovation énergétique.
« Si les fédérations prennent la plume, poursuit le communiqué, c’est pour informer le gouvernement de la réalité du terrain, dont nous aurions aimé qu’elle soit présentée différemment. Les remontées des entreprises sont alarmantes ! Ce sont des dizaines d’exemples, de tous secteurs, qui nous parviennent, pour nous informer du risque pesant, par exemple, sur cette enseigne de l’équipement de la maison, dont la charge “électricité” dans son CA passerait de 1,2 % à 4,2 % avec, à la clé, sans aides, le risque de fermer 5 magasins sur 89 existants ». Dans ce contexte, l’association demande au gouvernement de regarder la situation en face et de prendre les mesures nécessaires pour aider les entreprises concernées.
Sur la fixation du prix de l’énergie notamment, le CdCF soutient « des mesures visant à limiter l’augmentation du prix » : la remontée du plafond de l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) à 120 TWh (Térawatt-heure) ; le plafonnement du prix du gaz utilisé pour la production de l’électricité ; la mise en place exceptionnelle, au titre de 2023, d’un tarif réglementé d’urgence, accessible à toutes les entreprises et fixé mensuellement à un niveau égal au coût moyen pondéré de la production électrique française…
Concernant les aides de l’État, partant du principe que « les entreprises du commerce sont aujourd’hui exclues de l’aide mise en place par l’État, qui ne vise que les entreprises grandes consommatrices de gaz et d’électricité », le CdCF demande que soit prévu un ratio d’accès à l’aide “Coût énergie sur chiffre d’affaires” de 1 %, pour les entreprises enregistrant un doublement au minimum de la facture d’énergie par rapport au prix payé en 2021 ; un déplafonnement de la prise en charge au-delà de 30 % des surcoûts payés par l’entreprise ; et une extension de l’aide pour l’année 2023…
Yves Audo, président du CdCF, souligne « l’importance d’aller très vite, pour protéger les commerces les plus fragiles et éviter une catastrophe économique et sociale, qui se traduirait par la disparition en chaîne d’entreprises du commerce et de leurs fournisseurs ». Et d’ajouter, à l’adresse du gouvernement : « Agissons vite pour trouver les solutions ! »
Le Conseil du commerce de France est aujourd’hui une association qui regroupe une trentaine de fédérations professionnelles. Il représente le commerce « dans toute sa diversité » et rassemble aussi bien les commerces indépendants ou franchisés, que le commerce associé ou la grande distribution intégrée, de tous secteurs : équipement de la personne, équipement de la maison, alimentation…