Parmi les distributeurs (boutiques indépendantes, grands magasins et autres revendeurs), les plus affectés sont ceux possédant des points de vente physiques : 39 % d’entre eux ont observé une baisse des ventes sur ce canal. La baisse de fréquentation, les difficultés à fidéliser les clients (toujours plus volatils) ou encore la concurrence féroce avec l’e-commerce, sont les principaux obstacles qui transparaissent à la lecture de leurs commentaires.
Dans le cadre de la 9e édition de son “Baromètre” (tous les six mois, le salon livre un « bulletin météo de l’industrie internationale de la décoration, du design et de l’art de vivre »), Maison&Objet entend réaliser un véritable “bilan de santé” de la profession, ceci via des données basées sur les résultats d’un questionnaire en ligne, administré du 3 au 21 octobre dernier, auprès de 886 répondants (marques : fabricants, designers, éditeurs de produits de décoration, design ou d’art de vivre ; distributeurs : boutiques indépendantes, grands magasins, chaînes de magasins, e-commerce… ; ou prescripteurs : architectes d’intérieur, architectes, promoteurs immobiliers, paysagistes…). Tour d’horizon.
Globalement (mais est-ce une surprise ?), la situation actuelle s’avère complexe pour les acteurs du marché. 36 % des professionnels interrogés regrettent le repli de leur volume d’affaires sur les six derniers mois. C’est notamment le cas de 40 % des distributeurs. 36 % des répondants déclarent avoir maintenu leur chiffre d’affaires entre avril et septembre 2024, dont 42 % parmi les porteurs de projets d’aménagement (les prescripteurs). À contrario, 29 % des répondants se félicitent d’un chiffre d’affaires en hausse sur la période. C’est quatre points de plus par rapport au baromètre publié au printemps dernier. Cette tendance positive concerne particulièrement les marques (35 %).
Point rassurant et non des moindres : le retail parvient tout de même à tirer son épingle du jeu. 60 % des distributeurs de « la communauté de Maison&Objet » confient être parvenus à maintenir (voire augmenter) leur chiffre d’affaires depuis avril 2024, ceci grâce à « certaines catégories de produits plus dynamiques ». Sept distributeurs sur dix, positionnés sur les accessoires de mode, les fragrances, senteurs et bien-être ou bien les cadeaux, ont connu au semestre dernier une hausse des ventes en volume ou un niveau équivalent sur ces catégories, par rapport à la même période l’an passé.
Parmi les distributeurs (boutiques indépendantes, grands magasins et autres revendeurs), les plus affectés sont ceux possédant des points de vente physiques : 39 % d’entre eux ont observé une baisse des ventes sur ce canal. La « baisse de fréquentation », les « difficultés à fidéliser les clients » (toujours plus volatils) ou encore la « concurrence féroce avec l’e-commerce », sont les principaux obstacles qui transparaissent à la lecture de leurs commentaires. Le tout, sur fond d’inflation, de pouvoir d’achat en berne depuis la période Covid et de contextes économiques et géopolitiques complexes…
« La Banque centrale européenne, soulignent ici les auteurs du “Baromètre”, bien que prudente, observe toutefois un ralentissement de l’inflation en zone euro, à 1,8 % en septembre 2024, taux le plus bas observé depuis avril 2021. Ce qui pourrait, s’il s’inscrit dans le temps, tendre vers une amélioration, notamment dans les toutes prochaines semaines à l’approche des fêtes de fin d’année ». Et de poursuivre : « D’après l’étude de Havas Market et Yougov, le budget des Français consacré aux cadeaux de Noël cette année, sera supérieur de 16 % par rapport à celui de 2023, soit 261,40 €. En Allemagne, eBay estime, dans son rapport sur les achats de Noël 2024, un budget stable par rapport à 2023 : 49 % des consommateurs allemands prévoyant de dépenser autant, voire plus, en cadeaux. »
55 % des marques que Maison&Objet a interrogées font état de stocks stables, contre 60 % il y a tout juste un an. Sur la même période, elles sont 21 % à déclarer disposer de stock bas ; lorsqu’elles étaient 15 % en octobre 2023…
Dans les six prochains mois, 84 % des marques répondantes prévoient de lancer des nouveautés, preuve d’un certain optimisme ambiant malgré le contexte actuel et les nombreux défis auxquels elles doivent faire face. « Il peut être nécessaire de repenser les gammes de produits pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, notamment en termes de prix et de fonctionnalités. Explorer des solutions innovantes aussi, ainsi que des modèles commerciaux alternatifs », estime l’un des professionnels interrogés.
En avril, Maison&Objet avait mis en relief, dans ce même “Baromètre”, la grande résilience de sa communauté face aux multiples crises qui se sont succédées ces quatre dernières années. Six mois plus tard, cette capacité du secteur à résister et s’adapter se confirme… tout en gardant espoir en l’avenir : 82 % des professionnels de la communauté du salon disent avoir des perspectives « positives » ou « stables » quant à leur chiffre d’affaires, pour la période d’octobre 2024 à mars 2025.
La prochaine édition du salon Maison&Objet se tiendra du 16 au 20 janvier 2025.
(Source : Communiqué Baromètre Maison&Objet #9.)