Michel Charrier, directeur commercial de l’UCEM, nous a quittés le 29 octobre dernier, à l’âge de 61 ans. Sa disparition, tellement brutale, laisse un grand vide. Mais aucun de ceux qui l’auront côtoyé des années durant, au fil de ses différentes fonctions au sein de ce secteur du meuble qu’il aimant tant, ne l’oublieront. Hommage.
Je n’oublierai pas.
Je n’oublierai pas son regard scrutateur. Avec ces yeux souvent mi-clos. Inphotographiables ! Volontiers malicieux. À la limite du clin d’œil.
Je n’oublierai pas les lignes fines de sa bouche. Rarement souriantes à pleines dents. Jamais tout à fait fermées. Presque toujours rieuses.
Je n’oublierai pas le son de sa voix. Légèrement haut perchée. Et pourtant si masculine. Un peu chantante. Un peu sifflante. Persifflante parfois ! Au service de paroles toujours percutantes. Sans fioritures. Souvent charmeuses. Toujours frappées au coin du bon sens. Parfois un peu moqueuses. Jamais malveillantes.
Je n’oublierai pas Michel.
L’homme, bon vivant, était attachant.
Le professionnel, impliqué, était respecté.
Nous avions eu la joie, ici même, en avril dernier, d’annoncer son grand retour au sein de cette profession que ce fils d’ébéniste et menuisier aimait tant. Il rejoignait le groupe UCEM (Union commerciale pour l’équipement mobilier), au poste de directeur commercial du « premier groupement coopératif français dans le secteur de l’ameublement », avec pour mission la gestion commerciale et le développement des trois enseignes que sont Monsieur Meuble, Crozatier et Meublena. Menant de front l’aventure Revibat, une entreprise vouée au réemploi de matériaux de construction, dans laquelle il avait fait bien plus que prendre des parts (en novembre 2021). Investi, toujours ; dans tous les sens du terme.
« Avec plus de vingt années d’expérience dans la distribution du secteur de l’ameublement à son actif, écrivions-nous alors, Michel Charrier est un professionnel reconnu au sein de la filière, particulièrement aguerri en matière de gestion de réseaux, avec de nombreuses années partagées auprès de divers réseaux de distributeurs multi-spécialistes, à la direction des achats comme à la direction stratégique des enseignes ». Sa dernière expérience, avant de rejoindre l’UCEM, s’était déroulée au sein de l’enseigne spécialisée Tousalon (entre 2018 et 2021), pour laquelle il avait mission, en tant que directeur des opérations, de redonner de la lisibilité à la marque, de renouer avec la croissance et de relancer le développement du réseau.
À seulement 61 ans, le – grand – cœur de Michel s’est arrêté, le dimanche 29 octobre dernier. Une sale journée d’automne. Froide. Grise. Pluvieuse. À pleurer.
Je ne peux pas écrire ces quelques lignes sans adresser mes plus sincères condoléances à ses enfants (Romain, Paul et Camille), ni sans avoir beaucoup plus qu’une pensée pour son épouse, Sophie Brétillon-Charrier, avec laquelle j’ai eu l’immense plaisir de travailler, alors qu’elle commercialisait la revue dont j’étais alors le rédacteur en chef. J’ai – un peu, leur discrétion fut exemplaire – assisté au commencement de leur histoire, passionnée. Elle sait combien j’appréciais “son” Michel.
Alors, salut Michel.
Et comme l’a très justement dit le prêtre en charge de ta foutue messe d’inhumation, le vendredi 3 novembre dernier, en l’église Saint-Pierre de Charenton-le Pont (94) : « Adieu Michel ? Non, pas “Adieu”. Au revoir Michel ! »
• Olivier Harmange •