
Une récente enquête menée pour le compte de l’association professionnelle des fabricants anglais de literie révèle quelques tendances édifiantes sur le marché britannique de la literie. Les jeunes générations se montrent ainsi plutôt enclines à investir dans des matelas durables, tandis que les plus de 55 ans restent réticents. Malgré le contexte économique, les consommateurs dépensent globalement davantage (prix moyen d’un matelas en hausse de 8,4 %), avec un intérêt croissant pour les grandes tailles.
Fin juillet dernier, la NBF (The National Bed Federation), association professionnelle qui représente les fabricants britanniques de lits et leurs fournisseurs (ses membres représentent aujourd’hui environ 75 % du chiffre d’affaires total du secteur de la literie au Royaume-Uni), a publié les principaux enseignements de sa 17e enquête annuelle sur les achats de literie par les consommateurs. Un regard outre-Manche des plus intéressants, qui révèle quelques similitudes avec le marché français. Mais aussi, perfide Albion oblige, quelques différences notables…
Cette “Consumer Bed Buying Survey” (qui a interrogé 1 000 adultes ayant acheté un nouveau matelas ou un nouveau lit au cours de l’année écoulée*), révèle notamment que si 73 % des répondants sont prêts à payer plus cher pour un matelas « plus écologique » (c’est-à-dire conçu pour éviter la mise en décharge), seules 59 % des personnes âgées de plus de 55 ans partagent cet avis. En revanche, les tranches d’âge plus jeunes se montrent beaucoup plus disposées à payer pour des options durables : seulement 14 % des plus de 55 ans sont prêts à payer entre 11 % et 20 % de plus ; tandis que ce chiffre atteint les 37 % chez les 35/44 ans et 36 % chez les 16/24 ans.
Autre information : malgré les difficultés économiques, les consommateurs dépensent davantage pour leurs matelas, dont le prix moyen a augmenté de 8,4 %, passant de 595 £ en 2024 à 645 £ aujourd’hui (environ 744 euros). Il est en outre à noter que 72 % des acheteurs dépensent jusqu’à 799 £, tandis que 40 % choisissent de dépenser moins de 400 £ (461 €).
Le lit double standard britannique reste par ailleurs populaire ; mais un nombre croissant de consommateurs choisit des tailles plus grandes, 10 % d’entre eux optant pour des lits « super-king-size », contre seulement 5 % l’année précédente.
Les matelas roulés compressés sont quant à eux de moins en moins populaires chez nos voisins : 23,5 % des personnes interrogées en ont acheté, contre 26 % il y a deux ans. Les matelas en mousse restent le choix préféré de 44 % des personnes interrogées (en particulier chez les jeunes acheteurs), tandis que les consommateurs plus âgés privilégient les ressorts ensachés. Enfin la mousse à mémoire de forme a-t-elle connu une légère baisse de popularité, passant de 48 % à 42 %.

Côté accessoires, les ventes affichent une croissance prometteuse : 66 % des consommateurs achètent des oreillers ; 69 % des couettes et des draps ; 49 % des protège-matelas. Il est à noter que 28 % des personnes ayant acheté un matelas ont ensuite acheté des surmatelas, « ce qui, avancent les auteurs de l’étude, indique que de nombreux consommateurs ont du mal à trouver le matelas qui leur convient dès leur première tentative ».
L’influence croissante des réseaux sociaux outre-Manche apparaît comme une évidence : en effet, 20 % des personnes interrogées utilisent ces plates-formes pour obtenir des informations avant d’acheter, contre 17,5 % l’année dernière. La tranche d’âge des 25/34 ans s’avère la plus active en la matière (38 %), tandis que 30 % des 16/24 ans utilisent également ces réseaux, que plus d’un quart (27,5 %) des personnes âgées de 35 à 44 ans font de même, mais que seulement 6 % des plus de 55 ans les ont utilisés, leur préférant des sources d’information plus traditionnelles.
« Les achats effectués dans les magasins nationaux de meubles et d’articles pour la maison ont représenté près d’un quart des ventes, contre 20 % l’année dernière, conclut l’association. En revanche, le pourcentage d’achats d’occasion a diminué de moitié, passant de 4 % à 2 %. Par ailleurs, la pratique consistant à acheter des matelas directement à l’arrière de camionnettes (“au cul du camion”, dirait-on vulgairement en France ; pratique fortement déconseillée par la NBF, ndlr), a également diminué, passant de 2 % à 1 % ».
* L’enquête NBF sur les achats de literie par les consommateurs a été menée par le cabinet spécialisé Censuswide entre juin et juillet 2025, sur la base d’un échantillon représentatif à l’échelle nationale de 1 000 personnes ayant acheté un lit ou un matelas au cours des douze derniers mois.
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