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Les consommateurs français ne perçoivent pas la désinflation

Les consommateurs français ne perçoivent pas la désinflation

L’inflation a été très élevée en 2022 et 2023 (plus de 6 % d’après l’INSEE), puis a beaucoup diminué, pour atteindre 1,3 % en décembre 2024… mais 74 % des Français ne constatent pas ce ralentissement de la hausse des prix au quotidien. Dans ce contexte, ils ont massivement changé leurs comportements lors de leurs courses alimentaires, mais 11 % d’entre eux ont tout de même l’intention d’acheter un bien immobilier dans les douze prochains mois.

Selon un sondage Elabe pour BFM TV*, rendu public le 23 janvier dernier, 65 % des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces derniers mois, dont 27 % « beaucoup » et 38 % « un peu ». 22 % jugent qu’il est resté « le même » et 13 % qu’il a « augmenté », dont 7 % « un peu augmenté » et 6 % « beaucoup augmenté ». La proportion de Français qui estiment que leur pouvoir d’achat a « beaucoup baissé » est nettement moins élevée que lors du pic inflationniste de novembre 2022 (40 %, soit -13 points) mais reste plus élevé qu’au début de la montée de l’inflation (25 % en octobre 2021, soit +2).

Dans ce contexte, 82 % des Français disent devoir « se serrer la ceinture » en ce moment, dont 29 % « beaucoup » et 53 % « un peu ». À l’inverse, 18 % déclarent ne pas avoir à le faire. Si la pression sur le pouvoir d’achat semble s’être atténuée par rapport au pic inflationniste de novembre 2023, elle reste très présente depuis septembre 2023 (82 % disant devoir « se serrer la ceinture », soit 4 points de plus qu’en novembre 2023).

L’inflation a été très élevée en 2022 et 2023 (plus de 6 % d’après l’INSEE), puis a beaucoup diminué, pour atteindre 1,3 % en décembre 2024… mais 74 % des Français « ne constatent pas » ce ralentissement de la hausse des prix dans leur quotidien, dont 54 % « pas vraiment » et 20 % « pas du tout » (à l’inverse, 26 % le constatent, dont 19 % « plutôt » et 7 % « tout à fait »). Un constat majoritaire dans toutes les catégories de la population, notamment exprimé par les Français qui éprouvent des difficultés à boucler leurs fins de mois (81 %, contre 67 % des Français qui les bouclent sans se restreindre).

Au cours des douze derniers mois, 30 % des Français ont été régulièrement à découvert, dont 14 % « tous les mois » et 16 % à « plusieurs reprises » ; 10 % l’ont été « une fois » et 56 % « jamais ». Pour les 30 % de Français vivant régulièrement à découvert, cette situation survient le 17 du mois en moyenne (19 % avant le 15 du mois, 32 % du 15 au 19, 37 % du 20 au 24, 12 % à partir du 25). D’une manière générale, les difficultés de pouvoir d’achat touchent particulièrement les 25/49 ans (39 % doivent « beaucoup » « se serrer la ceinture » et 41 % sont régulièrement à découvert), ainsi que les catégories “employés” et “ouvriers” (39 % chacune).

Réelle ou perçue, cette pression sur le pouvoir d’achat entraîne des renoncements au quotidien. Ainsi, ces derniers mois, les Français ont dû renoncer, pour des raisons financières, à « faire du shopping » (43 %), « partir en vacances ou week-end » (42 %), « faire une sortie » (39 %), « acheter certains produits alimentaires » (38 %), « chauffer convenablement son logement » (33 %) et, dans de moindres proportions, « faire un don à des associations » (21 %), « se soigner » (20 %), « utiliser une voiture » (17 %), « aider financièrement des proches » (17 %). À noter : aucune catégorie de la population n’est épargnée par ces renoncements du quotidien.

Ces dernières années, les postes de dépense qui ont le plus augmenté pour les Français sont « se nourrir » (73 %, trois réponses possibles parmi quatorze items) et « se chauffer » (64 %). Ces deux postes devancent largement « se soigner » (27 %), « se déplacer » (26 %), « s’assurer » (25 %) et « se loger » (24 %). Les autres postes testés (parmi lesquels « équiper, décorer son logement ») ont été cités par moins d’un Français sur cinq.

En toute logique et au regard de ces chiffres, les Français ont massivement changé leurs comportements lors de leurs courses alimentaires (promotions, marques de distributeur, renoncements, réductions des quantités…), mais 11 % d’entre eux ont tout de même l’intention d’acheter un bien immobilier dans les douze prochains mois. Les 18/34 ans (21 %) et les cadres (17 %) sont un peu plus nombreux à avoir ce projet. Pour ceux qui n’ont pas l’intention d’acheter un bien immobilier, les principaux freins à l’achat immobilier sont « les prix actuels trop élevés de l’immobilier », « le manque de budget pour constituer un apport ou acheter le bien » et « l’impossibilité de contracter un prêt bancaire ».

            * Source : “Les Français et le pouvoir d’achat” ; Sondage Elabe pour BFM TV ; 23 janvier 2025. Échantillon de 1 001 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus ; interrogation par Internet du 21 au 22 janvier 2025 ; la représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

            (Photos : © Freepik.)

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