Ecosystem, éco-organisme et « entreprise à mission » en charge des appareils électriques et électroniques, dresse un bilan positif des mesures mises en place pour allonger la durée de vie des appareils. Le “bonus réparation” notamment, dispositif déjà efficient alors qu’il n’a même pas six mois d’existence, devrait rapidement monter en puissance.
L’éco-organisme Ecosystem a tenu une conférence de presse le 12 avril dernier, dans les locaux de l’hôtel “Kimpton St Honoré”, dans le 2e arrondissement de la capitale. À l’ordre du jour : un premier bilan du “Bonus réparation” ; un état des lieux du réemploi des équipements électriques et des nouvelles solutions de collecte proposées aux particuliers ; ainsi qu’un inventaire de l’impact environnemental des activités de recyclage.
Prévu par la désormais fameuse loi “anti-gaspillage pour une économie circulaire” (AGEC) et lancé le 15 décembre 2022, rappelons ici que le “bonus réparation” est un dispositif simple pour le consommateur, qui permet à celui-ci, dès lors qu’il se rend dans un point de réparation labélisé, d’obtenir une diminution immédiate (comprise entre 10 € et 45 €) de sa facture de réparation (hors garantie). Or, lors de ce point presse, Nathalie Yserd, directrice générale d’Ecosystem, a notamment révélé que le réseau des réparateurs labellisés “QualiRépar”, proposant cette incitation financière, a quasiment triplé en trois mois, passant de 500 à plus de 1 220 sites, dont 22 % sont des réparateurs indépendants. Mieux : regroupant 4 500 techniciens présents sur le territoire, le réseau devrait intégrer 300 sites supplémentaires à court terme et doubler d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, près de 21 000 réparations ont été déclarées par le réseau en un trimestre, correspondant à une prise en charge de plus de 500 000 € par les éco-organismes, soit 24 € en moyenne par acte de réparation. En tête des produits les plus réparés figurent le lave-vaisselle et le lave-linge, représentant à eux deux plus de 40 % des réparations. Enfin faut-il savoir que plus d’un appareil sur deux réparés n’a pas nécessité un changement de pièce détachée. A minima, Ecosystem vise 500 000 réparations prises en charge d’ici la fin de l’année.
Côté réemploi solidaire, 252 structures de l’économie sociale, acteurs historiques du réemploi et partenaires d’Ecosystem, ont rénové et revendu à prix solidaire 500 000 petits et gros équipements électriques en 2022. Les activités de réemploi et de réutilisation, qui contribuent à l’allongement de la durée de vie des appareils, représentent à ce jour 3 000 emplois (dont 700 contrats d’insertion) et permettent aux plus fragiles d’accéder à des produits de première nécessité. Pour soutenir le réemploi solidaire, Ecosystem accompagne ces structures, non seulement avec la mise à disposition de produits de qualité, mais aussi avec un soutien financier de 7,3 millions d’euros en 2022, dans le cadre du “Fonds réemploi et réutilisation” (dispositif prévu dans la loi AGEC 2020 et adopté en 2022).
En complément des appareils issus de la grande distribution (dans le cadre de leur obligation de reprise) et afin d’approvisionner les structures du réemploi solidaire tout en évitant le pillage des équipements électriques, Ecosystem déploie des solutions innovantes pour capter les appareils « à la source », dans les grandes agglomérations. Parmi celles-ci, la nouvelle plate-forme “jedonnemonelectromenager.fr”, propose aux particuliers la collecte à domicile du gros électroménager dont ils souhaitent se défaire, gratuitement et sur rendez-vous. Testé depuis plusieurs mois dans une centaine de communes en Île-de-France, le dispositif est actuellement en cours de déploiement dans toute la région parisienne et le sera prochainement dans le sud-est de la France. Le taux de réemploi constaté durant cette phase de test a dépassé les 35 %. Cette nouvelle modalité de collecte permet en outre aux appareils de ne plus se retrouver sur les trottoirs, là où ils sont en général récupérés pour la valeur des métaux qu’ils contiennent, sans qu’aucune dépollution ne soit réalisée. Chiffre vertigineux révélé par Guillaume Duparay (directeur du développement d’Ecosystem) : ce sont au total 450 000 tonnes d’équipements qui échappent chaque année à la filière légale, gérée par les éco-organismes. En plus des solutions innovantes de collecte, Ecosystem renforce ses actions de lutte contre les pratiques illégales, en sécurisant les déchetteries, en adaptant ses fréquences de collecte sur les sites convoités et en accompagnant les collectivités dans leurs procédures judiciaires (techniquement et financièrement).
En 2022, avons-nous également appris, la dépollution des équipements pris en charge par Ecosystem a permis d’éliminer l’équivalent d’1,25 million de tonnes de CO2, soit quatre fois la quantité absorbée par les arbres de la forêt de Fontainebleau (77) ! « Dans un contexte d’urgence climatique, rappelle ici l’éco-organisme, la bonne prise en charge des équipements usagés et notamment l’élimination des gaz à effet de serre contenus dans les réfrigérateurs et congélateurs, est donc indispensable ». Et de poursuivre : « En comparaison de la production de matières vierges, le recyclage permet un bénéfice environnemental majeur. » En 2022, 630 171 tonnes d’appareils recyclés (déchets d’équipements électriques, électroniques, ménagers et lampes), ont ainsi permis d’économiser 3,75 millions de tonnes de matières vierges, soit la quantité de ressources nécessaires à la fabrication de 9,7 millions d’équipements informatiques.
La mesure des bénéfices environnementaux des activités historiques d’Ecosystem, est le fruit d’un travail approfondi d’analyse des cycles de vie des appareils électriques, sur plusieurs années. L’éco-organisme a déjà initié un travail similaire pour évaluer l’impact environnemental de la réparation et du réemploi des équipements électriques, afin d’être en mesure, dans les prochaines années, de piloter sa contribution environnementale sur tous les pans de son activité.