
Le volume de transactions de logements anciens à fin avril 2025 en cumul sur les douze derniers mois en France atteint 892 000 transactions, marquant une remontée modeste mais continue depuis l’automne 2024. Pour le deuxième mois consécutif, l’évolution annuelle redevient même positive et atteint les +2,5 %. Le volume de transactions n’avait pas connu d’évolution annuelle positive depuis juin 2022.
Bonne nouvelle pour les marchés de l’équipement de la maison : selon la dernière note de conjoncture immobilière des Notaires de France en date, rendue publique le 24 juillet dernier, le volume des transactions de logements anciens marque une remontée certes modeste, mais continue, depuis l’automne 2024 : à fin avril 2025, en cumul sur les douze derniers mois, en France (hors Mayotte), il atteint en effet les 892 000 transactions. Pour le deuxième mois consécutif, l’évolution annuelle redevient même positive et atteint les +2,5 %. « Le volume de transactions n’avait pas connu d’évolution annuelle positive depuis juin 2022 », soulignent les notaires.
« Après deux années de repli marqué, analyse la note de conjoncture, le marché immobilier est entré dans une phase de transition, soutenue par des ajustements monétaires, mais toujours fragilisée par un contexte économique et géopolitique incertain. Cette reprise progressive des échanges traduit un regain d’intérêt des ménages français, favorisé par une stabilisation, voire un léger rebond des prix ». Et d’ajouter : « Selon l’indice Notaires de France-Insee, après six trimestres consécutifs de baisse, les prix des logements anciens ont progressé de 0,4 % sur un an, portés principalement par les appartements (+0,7 %), tandis que les maisons enregistrent une hausse plus modérée (+0,3 %). Ces données confirment l’entrée dans une phase de consolidation, sans pour autant amorcer un redémarrage franc. »
La détente monétaire initiée par la Banque Centrale Européenne (BCE) depuis mi-2024, avec huit baisses consécutives de ses taux directeurs (dont la dernière le 5 juin dernier, conduisant son taux principal à 2 %), commence à produire ses effets sur le marché du crédit immobilier. Les taux d’emprunt ont amorcé un repli progressif, favorisant l’accessibilité au crédit. Mais cette amélioration reste tempérée par un taux de l’OAT 10 ans (Obligation Assimilable du Trésor à 10 ans) qui se maintient autour de 3,2 %, limitant la marge de manœuvre des établissements bancaires. Ces derniers restent prudents dans l’octroi de crédits, en particulier pour les profils les plus fragiles et malgré quelques offres ciblant particulièrement les primo-accédants.

« Les incertitudes économiques et géopolitiques continuent de peser sur les perspectives du marché immobilier, poursuit l’organisation professionnelle. Les tensions commerciales internationales, la volatilité des marchés financiers et le ralentissement de la croissance en Europe, entretiennent un climat d’attentisme chez les ménages et les investisseurs. En France, le marché reste hétérogène : certaines métropoles et zones littorales retrouvent une dynamique modérée, tandis que les territoires ruraux et certaines villes moyennes peinent à enrayer la baisse des prix et des transactions. La légère érosion de la confiance des ménages, mesurée au printemps 2025, illustre cette fragilité sous-jacente ».
« Dans un contexte encore incertain, conclut la note de conjoncture immobilière, les acteurs du marché doivent rester vigilants et pragmatiques pour accompagner cette reprise naissante. L’effet d’anticipation lié à la hausse des DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) pourrait d’ailleurs engendrer un sursaut artificiel à court terme, un contrecoup pouvant intervenir au second semestre si la dynamique du marché n’est pas maintenue. Les notaires constatent particulièrement que la reprise s’effectue avant tout sur les biens au prix encore modeste alors que le cœur du marché reste atone. Les vendeurs doivent accepter la réalité des prix du marché pour préserver la fluidité des transactions, sans attendre une remontée brutale qui pourrait être compromise par l’environnement macrofinancier ».
Notons enfin que cette même note de conjoncture, relayant des données de la Banque de France, révèle que la production de crédits à l’habitat (corrigée des variations saisonnières et hors renégociations) a de nouveau augmenté en avril 2025, pour atteindre les 12,6 Mds€ (après 12 Mds€ en mars 2025), dépassant sa moyenne depuis 2011 (12,1 Mds€). Grâce à cette reprise soutenue de la production, le taux de croissance annuel de l’encours de crédits immobiliers aux ménages revient à l’équilibre pour la première fois depuis douze mois. Le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits à l’habitat a par ailleurs poursuivi sa baisse en avril dernier, à 3,13 % pour les opérations hors renégociations, après 3,20 % en mars.
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